Marseille : destruction de l'immeuble de Zidane

Le bâtiment G de La Castellane a été détruit.
Le bâtiment G de La Castellane a été détruit. © BORIS HORVAT / AFP
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avec AFP , modifié à
Le coup d'envoi de la rénovation de la tristement célèbre cité de La Castellane a été marqué, mercredi, par la destruction de l'immeuble où le champion du monde a passé son enfance.

Une pelleteuse s'est attaquée, mardi, à la destruction de l'immeuble où Zidane a passé son enfance, dans la cité marseillaise de La Castellane, marquant le coup d'envoi de la rénovation de cette cité sensible des quartiers nord et haut lieu du trafic de drogue.

Rénovation urbaine. "Nous n'en sommes qu'au début", a déclaré Hélène Geoffroy, secrétaire d'Etat chargée de la Ville, venue assister à la démolition du bâtiment G de La Castellane, un ensemble de 12 logements datant de 1971, où ont vécu le champion du monde de football et ses parents. Les 10 familles occupant les lieux ont été relogées depuis plusieurs mois. "L'ouverture de cette cité sur le reste de la ville est un enjeu majeur", a dit la secrétaire d'Etat, allant à la rencontre des habitants qui l'ont interpellée notamment sur la question de l'emploi. "Le bâti est un aspect mais la question de l'accès à l'emploi est une priorité", a-t-elle répondu.

"On avance, ce n'est pas facile", a dit pour sa part Arlette Fructus, l'élue radicale chargée de la rénovation urbaine à Marseille. "Il faut le faire en tenant compte des habitants", a-t-elle ajouté.  "Nous serons vigilants", a affirmé Nadia Boulainseur, conseillère municipale PS des 15e et 16e arrondissements, où est située La Castellane. "Même quand nous avons les moyens, il y a une absence de volonté politique de la mairie centrale que d'avancer sur ces questions-là", a-t-elle dit. "On aurait dû commencer le premier coup de pioche il y a 3 ans", a-t-elle affirmé. "Mais attention! les habitants prennent maintenant les choses à bras le corps, la question de l'école, du transport et de l'habitat. Ils n'accepteront pas n'importe quoi à n'importe quel prix", a-t-elle dit.

Une plaque tournante du trafic de drogue. La destruction de la tour G doit être suivie, en 2017, par celle de la tour K, un ensemble de 97 logements, considérée par la police comme une plaque tournante du trafic de drogue.  Les deux tours doivent laisser place à une artère routière destinée, selon le préfet délégué à l'égalité des chances Yves Rousset, à "désenclaver" la cité qui compte 7.000 habitants répartis dans 1.250 logements. L'autre objectif est de permettre une meilleure surveillance policière du trafic de drogue.

Tirs de kalachnikov. En 2015, des tirs de kalachnikov contre des policiers lors d'une visite de Manuel Valls, avaient encore renforcé l'image de violence associée à la cité. Mardi, la présence de personnalités venues assister à la démolition de la tour G n'a pas perturbé les "guetteurs" postés en bas de la tour K, pour surveiller comme à l'accoutumée les allées et venues des policiers et d'éventuels clients.