Lycée envahi mardi à Paris : 14 mineurs devant le juge des enfants, colère des parents

Des parents de mineurs ont dénoncé des pratiques dignes d'un "État policier" et des mesures disproportionnées. (Photo d'illustration)
Des parents de mineurs ont dénoncé des pratiques dignes d'un "État policier" et des mesures disproportionnées. (Photo d'illustration) © AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Ces mineurs font partie des 102 personnes interpellées mardi après avoir fait irruption dans le lycée Arago, peu après la dispersion du cortège de fonctionnaires place de la Nation.

Quatorze mineurs devaient être présentés jeudi à un juge des enfants pour s'être introduits dans un lycée parisien mardi, en marge d'une manifestation de fonctionnaires, provoquant la colère de parents et de professeurs. Une centaine d'entre eux ont manifesté, avec des lycéens, devant le nouveau tribunal de Paris aux cris de "Libérez nos camarades" ou "tout le monde déteste la police".

Les mineurs incriminés font partie des 102 personnes interpellées mardi après avoir fait irruption dans le lycée Arago, dans le 12ème arrondissement, peu après la dispersion du cortège de fonctionnaires place de la Nation. Des tags, des portes fracturées et le vol de tablettes ont été signalées après cette brève intrusion, selon une source proche du dossier. Une vingtaine de personnes avaient par ailleurs été interpellées lors de la manifestation, notamment après des heurts avec les forces de l'ordre. Rencontrés par l'AFP dans et devant le tribunal de Paris, des parents de mineurs ont dénoncé des pratiques dignes d'un "État policier" et des mesures disproportionnées.

Les politiques s'en mêlent. La polémique a aussi rebondi sur le terrain politique. "Les interminables gardes à vue de lycéens sont un message clair", a estimé sur Twitter le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon. Interrogé en marge d'un déplacement dans le Gard, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a rétorqué que "parmi les gens qui commettent des actes violents, vous avez aussi des mineurs, donc à partir de là les forces de police font respecter la loi".

Quatre mineurs convoqués devant un juge. Outre les mineurs présentés à un juge jeudi après-midi, treize autres devaient faire l'objet d'un rappel à loi ou d'une mesure de réparation pénale, a précisé le parquet. Toutes les gardes à vue de mineurs ont par ailleurs été levées. Quatre autre mineurs ont été convoqués ultérieurement devant le juge des enfants et sept convoqués devant le délégué du procureur. Une procédure a été classée sans suite et un mineur comparaîtra devant le tribunal à une date prochaine.

Trente-un majeurs déférés dans la soirée

Quarante majeurs, en grande majorité des moins de trente ans, ont également été déférés mercredi soir, et 29 d'entre eux ont fait l'objet jeudi matin d'un rappel à la loi. Les 11 autres seront jugés ultérieurement et le parquet a requis leur placement sous contrôle judiciaire. Par ailleurs, concernant les 43 majeurs dont la garde à vue avait été prolongée mercredi soir pour un deuxième jour, 8 ont été présentés à un juge jeudi après-midi: une personne sera jugée ultérieurement et a été placée dans l'immédiat sous contrôle judiciaire, tandis que les sept autres ont fait l'objet d'un rappel à la loi. En outre, quatre procédures ont été classées sans suite et les 31 autres majeurs ont été déférés dans la soirée. Mercredi, quatre autres personnes ont été remises en liberté et une dernière fait l'objet d'une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), une mesure alternative au procès.

Sur les 31 individus majeurs déférés jeudi soir, 18 vont être jugés en comparution immédiate vendredi, trois se sont vu notifier une convocation devant le tribunal correctionnel avec placement sous contrôle judiciaire et 10 vont écoper d'un rappel à la loi.