Hassen Chalghoumi 4:00
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Jonathan Grelier , modifié à
Le président Emmanuel Macron s'est déplacé en début de semaine à Mulhouse pour lancer un plan de lutte contre le "séparatisme islamiste". "On a besoin que la République nous protège, je pense qu'il faut de la fermeté", estime samedi sur Europe 1 l'imam de Drancy, Hassen Chalghoumi.
INTERVIEW

En début de semaine, le président de la République Emmanuel Macron s'est rendu à Mulhouse afin de présenter son plan de lutte contre le "séparatisme islamiste", le terme désormais préféré par l'Elysée pour évoquer le communautarisme. Pour faire face à la radicalisation dans l'islam, le président a annoncé une série de mesures. Pour l'imam et président de l'association culturelle des musulmans de Drancy Hassen Chalghoumi, qui vient d'organiser trois jours de conférence sur ce thème, la démarche présidentielle va dans le bon sens. "On a besoin que la République nous protège. Je pense qu'il faut de la fermeté. Pour moi, il y a un bilan qui est très positif", a-t-il déclaré samedi au micro d'Europe 1.

"On a besoin des imams attachés à la République"

A Mulhouse, Emmanuel Macron a expliqué que la France allait progressivement cesser d'accueillir des imams dits "détachés", c'est-à-dire envoyés par d'autres pays, tout en encourageant la formation d'imams sur le territoire. "Quand le président de la République a parlé des imams détachés, je le partage absolument. Parce qu'on a besoin d'imams attachés à la République, à leur valeur, à leur propre histoire", a indiqué Hassen Chalghoumi. Il a aussi réclamé un lieu de formation "dédié aux imams français".

"Libérer l'islam de France de la finance étrangère"

Pour lui, la visite d'Emmanuel Macron revêtait aussi un aspect "très symbolique", car il y a selon lui "deux points : l'idéologie et la finance". Or, la nouvelle grande mosquée de Mulhouse est fortement controversée à cause de ses financements provenant du Moyen-Orient. "Il y a une mosquée qui est financée par les Qataris et ça c'est grave", affirme-t-il. Pour l'imam, la solution face à la radicalisation consiste à "libérer l'islam de France de la finance étrangère, de cette guerre entre tel politique et tel politique".