L'homme en slip et à la pelle : "Des fois, on disjoncte"

Son avocat a dénoncé "une enquête partiale" et "deux poids, deux mesures dans ce dossier".
Son avocat a dénoncé "une enquête partiale" et "deux poids, deux mesures dans ce dossier". © GAIZKA IROZ / AFP
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Stéphane Place et O.G , modifié à
L'agriculteur "en slip", son fils et son frère comparaissaient jeudi devant le tribunal correctionnel de Dax pour des faits de violence à l'encontre de militants de la protection des oiseaux en novembre 2015.

Il est devenu "l'homme en slip et à la pelle", dont les images avaient circulé sur Internet en novembre 2015. À ce moment-là, L'agriculteur très remonté s'était muni d'une pelle pour agresser des militants de la protection des oiseaux, sans prendre le temps d'enfiler son pantalon. Les gendarmes étaient intervenus pour mettre fin à l'altercation. Jeudi, l'homme, son fils et son frère comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Dax pour ces faits de violences. Parlant de "violences graves", le vice-procureur, Laurent Bidault, a requis contre lui trois mois de prison avec sursis, une amende de 400 euros, le retrait de son permis de chasse de 6 à 12 mois et la "confiscation de la désormais célèbre pelle".

"Il fallait que quelqu'un le fasse". Un peu plus d'un an après l'altercation avec les militants qui avaient lancés ce jour-là une opération contre le braconnage des pinçons, l'homme "au slip" se justifie. "Ils ont tout cassé !", lance-t-il, évoquant les pièges à pinçons. "Nous, on a arrêté ça, il fallait que quelqu'un le fasse", poursuit-il. 

"Des fois, on disjoncte". Ce jour-là, Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et les militants sont accompagnés par des journalistes de France Télévisions qui immortalisent le moment. "J'entendais du bruit, j'étais dans ma chambre, en train de me changer", se souvient l'agriculteur. "C'est pour ça que je suis sorti en slip. Et la pelle, elle était là, j'ai l'ai prise", explique-t-il. "C'est tellement vite fait, que des fois, on disjoncte", commente-t-il. "C'est tout".

"L'image... c'est affreux". Puis l'homme revient la fameuse image, devenue un mème (un élément décliné en masse sur Internet, ndlr). "L'image, c'est affreux...et je n'ai pas tout vu. Heureusement", lâche-t-il. "À me voir, il y a des moments ou je suis triste quand même", reconnait l'homme dont la famille a porté plainte pour violation de leur droit à l'image et de leur propriété. "C'est à l'intérieur que ça bout encore".

Avec sa famille, Jean-Marc Dutouya qui affirme ne chasser que l'alouette des champs avec ses matoles, ce qui est légal, avait porté plainte pour violation de la propriété privée et atteinte à l'image. Une plainte classée sans suite par le parquet de Dax, selon l'avocat des chasseurs, Me Frédéric Dutin, qui a dénoncé "une enquête partiale" et "deux poids, deux mesures dans ce dossier".