Le gouvernement veut lutter contre le harcèlement dans les transports en commun

© LOIC VENANCEAFP
  • Copié
Mélanie Taravant avec C.B. , modifié à
100% des utilisatrices des transports en commun ont déjà été victimes de harcèlement sexiste ou d’agressions sexuelles. Le gouvernement lance jeudi son grand plan national de lutte.

Un regard trop insistant, des paroles crues, une main baladeuse… Voilà des situations dans le train ou le métro qui parlent à beaucoup de femmes. Selon le rapport du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) rendu public jeudi, 100% des utilisatrices des transports en commun ont été victimes au moins une fois dans leur vie de harcèlement sexiste ou d’agressions sexuelles. Pour essayer mettre fin à ce fléau, le gouvernement lance jeudi un grand plan national de lutte contre le harcèlement.

Des bus à la carte. L'idée est d'abord de créer un environnement où les femmes se sentent davantage en sécurité. Le gouvernement va par exemple mettre en place des bus qui s'arrêtent à la carte. Ainsi, à partir d'une certaine heure, au lieu de marcher pendant 15 minutes en pleine nuit jusqu'à chez vous, le bus s'arrêtera pile devant votre porte. Le dispositif devrait bientôt être testé à Nantes.

La SNCF va également mettre davantage de personnel dans les rames qui roulent tard le soir. Les rames uniques, où l'on peut marcher d'un bout à l'autre si l'on a besoin de trouver du monde, vont être généralisées.

Lutter contre la solitude des victimes. Le plan du gouvernement tend aussi à favoriser l’entraide envers les femmes harcelées, qui se sentent souvent très seules lorsqu’elles doivent gérer ces situations. 85% des femmes ne sont pas aidées par les autres passagers en cas d'agression. Pour encourager l'entraide, un service d'alerte par SMS va être lancé, pour permettre aux victimes d’appeler de l'aide, sans se faire remarquer.

Le gouvernement va aussi plancher sur des applis avec géolocalisation, caméras intégrées ou encore des objets connectés, qui permettront de localiser les agresseurs et les victimes.

Les agents formés et sensibilisés au harcèlement. Enfin, toute une partie du plan concerne la formation des agents dans les transports en commun. Avec un objectif : que le harcèlement ne soit ne plus jamais banalisé. Rappelons que le harcèlement est puni par la loi, une main aux fesses est passible de 5 ans de prison et de 75.000 euros d'amende.