Le père de l'enfant sauvé du vide par Mamoudou Gassama condamné à trois mois avec sursis

L'enfant avait été sauvé par l'acte de bravoure de Mamoudou Gassama qui avait escaladé la façade.
L'enfant avait été sauvé par l'acte de bravoure de Mamoudou Gassama qui avait escaladé la façade. © Capture d'écran
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avec AFP , modifié à
L'homme de 37 ans, dont le fils de quatre ans s'était retrouvé suspendu à un balcon, a également été condamné à effectuer à ses frais un stage de responsabilité parentale. 

Le père de l'enfant sauvé de justesse au printemps par un sans-papiers malien, Mamoudou Gassama, alors qu'il était suspendu à un balcon, a été condamné mardi à Paris à trois mois d'emprisonnement avec sursis pour soustraction à ses obligations parentales.

Le tribunal correctionnel a également condamné cet homme de 37 ans, qui avait laissé seul son fils de quatre ans dans son appartement parisien en mai, à effectuer à ses frais un stage de responsabilité parentale. L'enfant, qui s'était retrouvé suspendu à un balcon, avait été sauvé par l'acte de bravoure de Mamoudou Gassama qui avait escaladé la façade. Reçu ensuite à l'Elysée par Emmanuel Macron, ce jeune Malien a depuis été naturalisé français.

Six minutes accroché dans le vide. Laisser seul son enfant, c'est l'abandonner "face à de multiples dangers", a souligné la présidente du tribunal, espérant que le stage de responsabilité permettrait au père d'en avoir pleinement conscience. Le parquet avait requis six mois avec sursis. S'il ne s'était pas rattrapé dans sa chute et "s'il n'avait pas été secouru" par Mamoudou Gassama, l'enfant "serait à l'heure actuelle peut-être bien décédé", a dit la procureure. Selon ses calculs, le garçonnet est resté suspendu au balcon pendant six longues minutes. Même si cet homme "profondément attaché à ses enfants" "regrette profondément", il a commis "une compromission d'une gravité exceptionnelle", a estimé la représentante de l'accusation.

La porte-fenêtre du balcon était restée ouverte. Ce 26 mai, père et fils avaient passé la journée à Disneyland et, le soir venu, le père était allé faire des courses pour "lui faire plaisir", a expliqué ce petit homme d'un ton hésitant. Le garçonnet vif et téméraire, qui fête ses cinq ans ce mardi, lui avait expliqué qu'il préférait rester devant la télévision et le père avait cédé. Devant un tribunal visiblement sceptique, il a assuré ne pas avoir eu "la présence d'esprit de ne pas le laisser" et ne pas avoir pas réalisé que laisser ouverte la porte-fenêtre du balcon pouvait être dangereux.

"J'ai fait un détour pour attraper un Pokémon". Absent pendant environ une heure, selon l'accusation, il avait pris du retard en raison d'un jeu sur son portable: "J'ai fait un détour pour attraper un Pokémon", a-t-il confirmé, penaud, un loisir qui le "rapprochait" de son fils. L'enfant a expliqué aux policiers que, comme "Papa mettait longtemps", il avait imaginé qu'il était reparti sans lui à Disneyland et avait décidé de le rejoindre. La porte étant verrouillée, il avait enjambé le balcon. L'avocat du père avait plaidé sa relaxe.