Le garde des Sceaux inaugure "l'une des prisons les plus modernes de France" à Tahiti

Le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, a inauguré lundi à Tahiti le centre de détention Tatutu.
Le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, a inauguré lundi à Tahiti le centre de détention Tatutu. © PATRICK KOVARIK / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Jean-Jacques Urvoas a inauguré lundi à Tahiti "l'une des prisons les plus modernes de France". C'est aussi là-bas que la prison la plus petite de France et la plus surpeuplée se trouve. 

Le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, a inauguré lundi à Tahiti le centre de détention Tatutu, qu'il considère comme "l'une des prisons les plus modernes de France" dans une collectivité d'outre-mer où se trouve aussi la plus surpeuplée et la plus petite prison de la République.

Un coût de 79 millions d'euros. A Papeari, au sud de l'île de Tahiti, les 24.000 m² de Tatutu sont bâtis sur un terrain de 10 hectares. La prison a coûté 79 millions d'euros à l'Etat. En quatre jours, Jean-Jacques Urvoas a pu constater l'état des prisons polynésiennes. Dans l'archipel des Marquises d'abord, sur l'île de Nuku Hiva : la maison de pierre qui fait office de prison compte cinq places et accueille trois détenus, mais aucune de ses portes ne ferme. Les détenus sont le plus souvent réunis sous un manguier, à l'extérieur. A Raiatea ensuite, aux Îles-Sous-Le-Vent : les onze détenus ont des conditions de vie plus difficiles. A Nuutania, la prison, vétuste et surpeuplée, de Faa'a compte 165 places pour 385 détenus dont 265 ont été indemnisés en raison de conditions de détention jugées indignes.

Une capacité de 410 détenus.Jean-Jacques Urvoas a reconnu "une surpopulation insupportable" que l'ouverture de Tatutu, qui disposera de cellules individuelles, devrait pouvoir résorber. Elle permettra aussi à 700 personnes, en attente d'incarcération, d'effectuer leur peine. La nouvelle prison pourra accueillir 410 détenus et 204 employés, dont 165 surveillants pénitentiaires, presque tous polynésiens qui ont offert un puissant haka au garde des Sceaux, dans l'enceinte de la prison. Tatutu, dispose d'équipements de sécurité modernes, tels des détecteurs de charge au sol pour prévenir toute évasion. Elle offre de meilleures conditions de vie avec des cellules ventilées et de nombreux équipements sportifs : trois terrains de sports collectifs et une salle de musculation.

Des systèmes de réinsertion. "Il y a des espaces cultivables pour permettre des formations agricoles, des salles pour lutter contre l'illettrisme : on n'est plus dans la saturation des volumes", a déclaré Jean-Jacques Urvoas. "On va aussi proposer le module du respect, qui n'existe que dans une demi-douzaine d'établissements sur 188. Il s'agit d'inscrire les détenus qui le souhaitent dans un parcours actif, dans une coursive qui peut en accueillir une cinquantaine, surtout en fin de peine, pour gagner en autonomie" a-t-il poursuivi.

Six hommes de l'ERIS de Lyon (Equipe Régionale d'Intervention et de Sécurité) ont testé la prison avant son ouverture. "On n'a pas réussi à s'évader, mais on est parvenus à monter sur le toit en moins de deux minutes" a dit l'un d'entre eux. "Ce problème a été réglé après nos préconisations", a-t-il ajouté. Jean-Jacques Urvoas a aussi annoncé une enveloppe de 30 millions d'euros pour réhabiliter et agrandir Nuutania.