Elle voulait "montrer comment c'est difficile de vivre en France avec un voile". À Montpellier, une jeune étudiante a accusé lundi la responsable d'un magasin Etam de discrimination à l'embauche, expliquant sur les réseaux sociaux qu'elle n'avait pas pu postuler en raison du hidjab qu'elle portait.
"J'avais les larmes aux yeux". Dans une vidéo publiée sur Twitter, la jeune femme, qui se fait appeler "oumaima" sur le réseau social, raconte s'être rendue dans la boutique de lingerie pour déposer son CV et sa lettre de motivation.
"J'ai parlé avec une dame, c'était la responsable. Elle était souriante au début et là, j'ai demandé s'il était possible de déposer mon CV et ma lettre de motivation. Là, elle me regarde et me dit : 'Non, mais vous n'êtes pas sérieuse. Vous êtes voilée et vous me demandez un travail. En plus, il y a deux jours, c'était la journée de la femme'." Toujours selon son témoignage, la responsable aurait ajouté : "Vous ne vous présentez pas comme ça dans mon magasin ! Vous devez enlever votre voile avant de rentrer. Désolé, mais moi, je n'accepte pas les voilées."
Salam ou aleykoum a toute le Je partage avc vous une situation que j’ai vécu pour vous montrer commente c’est difficile vivre en avec le Hijab. Je vous de partager car j’ai besoin de trouver les filles qui ont été dans le magasin pour pouvoir porter plainte #BoyCottEtampic.twitter.com/7CLyT9FdI8
— oumaima (@umeym_) 12 mars 2019
"J'avais les larmes aux yeux. J'avais tellement la haine contre elle que j'aurais dû la gifler. Mais j'étais bloquée", ajoute l'étudiante, qui appelle au boycott de la marque, et fait part de son intention de porter plainte.
Etam présente ses excuses. Très relayée sur les réseaux sociaux, la vidéo a fini par faire réagir Etam, qui a présenté ses excuses mercredi dans un communiqué. "La manière dont elle a été reçue par la responsable du magasin (…) ne respecte pas nos valeurs (…) Nous avons présenté nos excuses auprès de la personne concernée (…) Nous avons déclenché un processus d'enquête interne pour déterminer les fais avec précision", explique Etam, qui annonce également la mise à pied "à titre conservatoire" de la responsable. Rappelant être une entreprise "engagée en faveur de la diversité et de l'inclusion", qui "s'oppose fermement à toute forme de discrimination'', l'enseigne s'engage à ce que la candidature de la jeune femme "fasse l'objet d'un traitement équitable dans le cadre de nos processus RH habituels".
« Etam est une entreprise engagée en faveur de la diversité́ et de l’inclusion et s’oppose fermement à toute forme de discrimination » >>> [lire la suite] pic.twitter.com/ZavXnX2YWo
— Etam Officiel (@etam_france) 13 mars 2019
Sur Twitter, le directeur général de l'entreprise Cédric Taravella a également répondu directement au témoignage de l'étudiante. "Sachez que chez Etam, nous comprenons votre émotion et sommes désolés de ce qui s'est passé. C'est effectivement contraire à nos valeurs", a-t-il écrit.
Bonjour,
— Etam Officiel (@etam_france) 12 mars 2019
Je suis Cédric, le directeur général d'Etam. Je viens de prendre connaissance de ce qui s'est passé dans notre magasin. Sachez que chez Etam, nous comprenons votre émotion et sommes désolés de ce qui s'est passé. C'est effectivement contraire à nos valeurs.
Selon l'article L1132-1 du Code du travail,"aucune personne ne peut être écartée d'une procédure de recrutement en raison de ses convictions religieuses".