La responsable d'un magasin Etam mise à pied après des accusations de discrimination envers une femme voilée

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Une jeune femme affirme avoir été discriminée en raison de son voile par la responsable d'un magasin Etam. (Photo d'archives) © BERTRAND GUAY / AFP
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Une étudiante à la recherche d'un emploi a accusé la responsable d'une boutique de Montpellier d'avoir refusé sa candidature en raison du voile qu'elle portait. L'enseigne a présenté ses excuses. 

Elle voulait "montrer comment c'est difficile de vivre en France avec un voile". À Montpellier, une jeune étudiante a accusé lundi la responsable d'un magasin Etam de discrimination à l'embauche, expliquant sur les réseaux sociaux qu'elle n'avait pas pu postuler en raison du hidjab qu'elle portait. 

"J'avais les larmes aux yeux". Dans une vidéo publiée sur Twitter, la jeune femme, qui se fait appeler "oumaima" sur le réseau social, raconte s'être rendue dans la boutique de lingerie pour déposer son CV et sa lettre de motivation.

"J'ai parlé avec une dame, c'était la responsable. Elle était souriante au début et là, j'ai demandé s'il était possible de déposer mon CV et ma lettre de motivation. Là, elle me regarde et me dit : 'Non, mais vous n'êtes pas sérieuse. Vous êtes voilée et vous me demandez un travail. En plus, il y a deux jours, c'était la journée de la femme'." Toujours selon son témoignage, la responsable aurait ajouté : "Vous ne vous présentez pas comme ça dans mon magasin ! Vous devez enlever votre voile avant de rentrer. Désolé, mais moi, je n'accepte pas les voilées." 

"J'avais les larmes aux yeux. J'avais tellement la haine contre elle que j'aurais dû la gifler. Mais j'étais bloquée", ajoute l'étudiante, qui appelle au boycott de la marque, et fait part de son intention de porter plainte. 

Etam présente ses excuses. Très relayée sur les réseaux sociaux, la vidéo a fini par faire réagir Etam, qui a présenté ses excuses mercredi dans un communiqué. "La manière dont elle a été reçue par la responsable du magasin (…) ne respecte pas nos valeurs (…) Nous avons présenté nos excuses auprès de la personne concernée (…) Nous avons déclenché un processus d'enquête interne pour déterminer les fais avec précision", explique Etam, qui annonce également la mise à pied "à titre conservatoire" de la responsable. Rappelant être une entreprise "engagée en faveur de la diversité et de l'inclusion", qui "s'oppose fermement à toute forme de discrimination'', l'enseigne s'engage à ce que la candidature de la jeune femme "fasse l'objet d'un traitement équitable dans le cadre de nos processus RH habituels". 

Sur Twitter, le directeur général de l'entreprise Cédric Taravella a également répondu directement au témoignage de l'étudiante.  "Sachez que chez Etam, nous comprenons votre émotion et sommes désolés de ce qui s'est passé. C'est effectivement contraire à nos valeurs", a-t-il écrit. 

Selon l'article L1132-1 du Code du travail,"aucune personne ne peut être écartée d'une procédure de recrutement en raison de ses convictions religieuses".