Hijab de sport : un collectif de femmes musulmanes demande à Decathlon de "ne pas céder aux intimidations"

"Nous n’attendrons pas qu’on nous donne les droits. Prenons-les", enjoignent les sept signataires.
"Nous n’attendrons pas qu’on nous donne les droits. Prenons-les", enjoignent les sept signataires. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Dans une tribune publiée dans "Libération", des femmes musulmanes du collectif Alliance citoyenne racontent les discriminations dont elles souffrent au quotidien, en réponse à la polémique sur le "hijab de sport", que Decathlon a finalement renoncé à commercialiser.

Elles ont "des choses à dire et des histoires à partager". Dans la foulée de la polémique sur le "hijab de sport" que Decathlon a finalement renoncé à commercialiser, plusieurs femmes musulmanes ont écrit une tribune dans Libération pour demander à la marque de "ne pas céder aux intimidations".

"Nous ne sommes ni soumises ni inconscientes". Selon elles, la décision de Decathlon "illustre une nouvelle défaite de la tolérance dans la société française". "Nous ne sommes ni soumises ni inconscientes, nous sommes fières de notre foi et fières de nos choix", affirment-elles, réclamant ainsi "la liberté d’être une femme musulmane voilée en France, d’accéder à tous les équipements et services publics sans entrave, d’accompagner les sorties scolaires, de pratiquer les sports que l’on souhaite, d’accéder à tous les emplois, y compris ceux de la fonction publique". D'après la loi, les agents de la fonction publique sont en effet tenus de respecter une "stricte neutralité".

 

"Sans haine ni violence, nous nous battrons". "Nous n’attendrons pas qu’on nous donne les droits. Prenons-les. Sans haine et sans violence, nous nous battrons pour une société tolérante et ouverte", préviennent encore les sept signataires, toutes membres de l'Alliance française à Grenoble et Aubervilliers. Et d'adresser un dernier message à tous ceux qui ont plaidé pour le retrait du foulard sportif du stock de Decathlon : "Nous voilons nos cheveux, mais nous ne couvrons pas notre cerveau. Que celles et ceux qui se prétendent plus libres que nous veillent à ne pas trop voiler leur vision et leurs idées."