La colère monte à Nantes : "Ils ne comprennent pas avec nos mots, du coup on va montrer avec des actes"

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Pierre Herbulot, édité par Romain David , modifié à
REPORTAGE - Plusieurs quartiers de Nantes ont continué à être le terrain de vives violences dans la nuit de mercredi à jeudi, après la mort mardi d'un jeune homme de 22 ans lors d'un contrôle de police.
REPORTAGE

Les tensions sont toujours aussi vives. Malgré les appels au calme après une première nuit de violences provoquée par la mort d'un jeune homme de 22 ans lors d'un contrôle de police qui a mal tourné, les violences se sont étendues à deux nouveaux quartiers de Nantes dans la nuit de mercredi à jeudi. On signale des feux de poubelles, des voitures brûlées ou encore des projectiles jetés sur les policiers depuis les immeubles. Depuis le début de la soirée, jusque tard dans la nuit, un jeu du chat et de la souris a opposé les forces de l'ordre et les casseurs. Onze personnes ont été placées en garde à vue.

La violence pour se faire entendre. Sur place, les CRS et les pompiers ont à peine le temps d'intervenir sur une barricade en feu qu'une voiture s'embrase un peu plus loin. Mettre le feu est devenu le seul moyen de se faire entendre, explique à Europe 1 une riveraine d'une vingtaine d'années qui a tenu à garder l'anonymat. "Ils nous font comprendre les choses par la violence, donc nous aussi on va faire comprendre les choses par la violence. Ils ne comprennent pas avec nos mots, du coup on va montrer avec des actes", lance-t-elle. "On défend notre cause, notre parole. On défend la vérité !", assure encore cette jeune femme.

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Crédits : François Coulon pour Europe 1

Des bandes d'anarchistes. Pour beaucoup, ce qui a attisé les tensions la nuit dernière, c'est la forte présence policière avec au moins 200 agents mobilisés dans les quartiers les plus sensibles. Nabil, un père de famille, y voit une forme de provocation. "C'est disproportionné. On a l'impression que la police vient chercher à s'amuser avec les jeunes", explique-t-il "On est là, tout se passe bien, personne ne se bagarre, mais à une certaine heure, quand on voit tous les camions arriver, comme par hasard, il y a des jeunes qui sortent et après ça court". Mais les jeunes des quartiers de Nantes ne seraient plus les seuls face aux forces de l'ordre, puisque des hommes vêtus de noir aux revendications anarchistes seraient, selon certaines sources, venus gonfler leurs rangs à la tombée de la nuit. Une information que la préfète de Loire-Atlantique, interrogée par Europe 1, n'était pas en mesure de confirmer jeudi matin.