Jeux d'argent : la Cour des comptes recommande de «renforcer» la régulation

La Cour des comptes recommande de "renforcer la régulation du secteur des jeux d'argent et de hasard, en pleine expansion.
La Cour des comptes recommande de "renforcer la régulation du secteur des jeux d'argent et de hasard, en pleine expansion. © Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
  • Copié
avec AFP
Le secteur des jeux d'argent et de hasard est en passe voir sa régularisation "renforcée" via l'Autorité nationale des jeux, par la Cour des comptes. Dans cette perspective, la Cour recommande de "constituer d'ici 2024, au sein de l'ANJ, un pôle pluridisciplinaire de veille, de collecte, d'analyse et de recherche spécialisé dans les jeux". 

Face à un secteur des jeux d'argent et de hasard en pleine expansion et mutation, la Cour des comptes recommande dans un rapport publié jeudi de "renforcer" la régularisation en musclant l'Autorité nationale des jeux (ANJ). Depuis les années 90, le secteur a connu "des révolutions importantes" entre ouverture à la concurrence et numérisation, rappelle la Cour des comptes. Alors que près de la moitié des Français majeurs joueraient et près d'un quart parieraient, selon son rapport, la plus haute juridiction financière recommande de "consolider" les pouvoirs de l'Autorité nationale des jeux (ANJ), installée en 2020.

"Ce n'est pas une critique c'est une incitation à faire plus, à faire mieux en matière de régulation", a souligné son président, Pierre Moscovici, devant la presse, rappelant qu'il s'agissait d'une "autorité naissante". L'ANJ ne dispose pas de pouvoir de sanction propre. Si les opérateurs ne se conforment pas à ses obligations, elle peut saisir la commission des sanctions. Entre l'incitation et la sanction, un levier intermédiaire est la mise en demeure des opérateurs récalcitrants à se conformer aux demandes de l'autorité. Cet outil relève toutefois aujourd'hui de la seule commission des sanctions.

"Éviter toute déstabilisation économique des filières concernées"

La Cour des comptes propose ainsi de "donner la possibilité au président de l'ANJ, préalablement à la saisine de la commission des sanctions, de mettre en demeure les opérateurs de se conformer à ses demandes". "Si la faculté de prononcer cette mise en demeure et de la rendre publique était déléguée au président de l'ANJ, celui-ci pourrait réagir plus rapidement qu'aujourd'hui", estime-t-elle. Selon Pierre Moscovici, l'ANJ devrait avoir aussi une "expertise renforcée par rapport aux mutations technologiques", condition nécessaire pour qu'elle poursuive "le développement d'outils de blocage des sites illégaux".

Dans cette perspective, la Cour recommande de "constituer d'ici 2024, au sein de l'ANJ, un pôle pluridisciplinaire de veille, de collecte, d'analyse et de recherche spécialisé dans les jeux". Pour la Cour des comptes, l'ANJ doit aussi fixer sa doctrine d'action lors de son prochain plan stratégique afin de mieux définir un des objectifs qui lui est assigné : "veiller au respect de l'exploitation équilibrée des différents types de jeux afin d'éviter toute déstabilisation économique des filières concernées".