Éric Dupont-Moretti, Jérôme Cahuzac et Antoine Vey, mardi, avant d'entrer dans le tribunal. 5:20
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Ophélie Gobinet , modifié à
Avocat de Jérôme Cahuzac, Antoine Vey explique à Europe 1 pourquoi il se réjouit de la décision de justice rendue mardi qui ouvre la porte à un aménagement de peine.
INTERVIEW

Condamné par la cour d'appel de Paris en appel à quatre ans de prison, dont deux ans ferme, et 300.000 euros d'amende pour fraude fiscale, Jérôme Cahuzac est ressorti libre, mardi, du tribunal. L'ancien ministre du Budget, condamné en première instance à trois ans de prison, bénéficie d'une possibilité d'aménagement de peine, comme le prévoit la loi française. Antoine Vey, l'un des avocats de Jérôme Cahuzac, évoque au micro d'Europe 1 une décision "exemplaire" et "extrêmement sévère".

"Je ne peux pas confirmer que Jérôme Cahuzac n'ira pas en prison". Si le conseil de l'ancien ministre ne peut pas confirmer que Jérôme Cahuzac évitera la prison, il se réjouit que la décision des juges rendue mardi "ouvre la porte à un aménagement de peine". "Leur décision rend possible qu'il n'aille pas en prison. Il appartiendra au juge d'application des peines qui statuera sur son dossier de voir s'il entend ou non cette peine", explique Antoine Vey. "En matière de fraude fiscale c'est une décision exemplaire, extrêmement sévère", nuance-t-il toutefois. "On avait espéré cette décision", poursuit Antoine Vey qui assure la défense de Jérôme Cahuzac avec Éric Dupont-Moretti. "C'est une bonne décision de justice parce qu'elle est équilibrée", estime l'avocat. "Elle rappelle à la fois la gravité des fautes qui ont été [celles de Jérôme Cahuzac] et une sanction dure", poursuit-il.

"Une situation analogue à plein de justiciables". Concernant l'amende de 300.000 euros à laquelle l'ancien ministre est contraint, Antoine Vey explique que Jérôme Cahuzac, actuellement en plein divorce, "ne peut pas payer, avec les 5.000 euros de retraite qu'il touche". "Il est dans une situation analogue à plein de justiciables", reconnaît le conseil. "Il va devoir payer et va essayer de rendre son patrimoine liquide pour payer sa sanction", assure-t-il. "C'est une situation complexe", ajoute Antoine Vey, rappelant que les cinq dernières années depuis sa première condamnation en 2013, n'ont pas été "faciles" pour l'ancien ministre". "Maintenant, il ne s'agit pas de larmoyer sur le sort de Jérôme Cahuzac, ce n'est pas sa volonté".