L'entreprise Hemeria travaille sur des ballons gonflables pour le compte du CNES. 1:33
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Benjamin Peter , modifié à
La destruction d'un ballon chinois et de plusieurs objets volants non identifiés dans le ciel américain a mis en lumière l'existence et l'intérêt stratégiques de ces ballons stratosphériques. À Toulouse, l'entreprise Hemeria est la seule société européenne qui développe ce genre de structures manœuvrables, capables d'être guidés. 

Si l'affaire des ballons stratosphériques abattus dans le ciel américain a fait découvrir au grand public ces étranges structures, la société toulousaine Hemeria travaille dessus depuis plusieurs années pour le compte du centre national d'études spatiales (CNES). L'entreprise, la seule en Europe à se pencher sur ces engins, développe un ballon manœuvrable depuis 2019, que l'on déplace en le guidant vers des vents porteurs. Avec 25 mètres de diamètre, il peut soulever jusqu'à 100kg de charge utile. Avec un objectif scientifique pour le CNES mais aussi stratégique pour la direction générale de l'armement.

 

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Crédit : Hemeria

"Le coût pour le mettre en œuvre est assez faible. On peut changer sa charge utile quand on veut. Le satellite, une fois qu'il est posé en géostationnaire, va passer toutes les deux heures dans le meilleur des cas. Nous, c'est permanent. Vous le positionnez à un endroit et vous allez pouvoir suivre un convoi à la seconde près", explique Cyril Bakir, directeur commercial d'Hemeria. 

"Le ballon chinois pour notre secteur a eu un effet boum incroyable"

Depuis la guerre en Ukraine, le directeur général Nicolas Multan constate un vrai intérêt pour son programme. Peut-être encore davantage ces dernières semaines : "Le ballon chinois pour notre secteur a eu un effet boum incroyable. Parce que là tout le monde sait ce qu’est un ballon stratosphérique, tout le monde a compris les enjeux géopolitiques, stratégiques et militaires qui peuvent prendre place dans la stratosphère. Quand le ballon sera disponible on sait d’ores et déjà, sur certaines thématiques, que les marchés sont existants et nous attendent". 

Au point que Nicolas Multan a choisi de raccourcir le calendrier d'industrialisation du ballon d'Hemeria. Initialement prévu pour 2027, pour répondre à la demande, il devrait finalement être commercialisé dès 2025.