Une minute de silence sera observée lundi dans toutes les écoles de France. 2:01
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Laetitia Drevet
Toutes les écoles de France observeront lundi matin une minute de silence en hommage au professeur Samuel Paty. Certains enseignants redoutent déjà ce moment solennel, qui intervient plus de deux semaines après l'assassinat et dans un contexte anxiogène de crise sanitaire. 

Une minute de silence sera observée lundi à 11 heures dans toutes les écoles de France. Du primaire au lycée, tous les élèves et tous les professeurs rendront hommage à Samuel Paty, assassiné mi-octobre devant son collège des Yvelines. Les vacances de la Toussaint ont repoussé de 15 jours cette minute solennelle, que redoutent déjà certains enseignants. 

"Cela va être un moment compliqué. On ne sait pas comment cet événement a été abordé au sein des familles", remarque Gilles Langlois, secrétaire national du syndicat enseignant SE-Unsa. Il regrette notamment que la minute de silence soit observée lundi sans que les enseignants aient le temps de se réunir pour s'y préparer, selon la décision du ministère de l'Education. "Le contexte est très anxiogène. Il y a cet événement, qui date maintenant de 15 jours. Il y a aussi le nouveau protocole sanitaire. Et puis l'attaque de Nice, qui vient ajouter de l'anxiété."

Un événement difficile à aborder avec les jeunes enfants

Autre problème que les enseignants auront à gérer : comment aborder le meurtre de Samuel Paty avec des enfants de 6 ou 7 ans ? "Certains apprendront à ce moment qu'un professeur a été tué. Ils peuvent imager que c’est quelque chose qui peut se produire dans leur école, il faut donc bien leur expliquer que cela s’est déjà produit, que c’est passé. Et que le coupable n'est plus en état de nuire", explique le pédopsychiatre Stéphane Clerget. 

Pour Gilles Langlois, le plus important désormais est que ce type de sujet soit aussi abordé avec les élèves dans des circonstances normales. "Ce qui est important c’est de travailler l’appropriation des valeurs. C'est un vrai enjeu pour l'école qui se travaille sur le long terme, à des moments appropriés. Ce n'est pas en une matinée que l'on va faire évoluer les élèves." Il suggère d'ailleurs d'aborder ce type de sujet à l'école chaque 9 décembre, journée de la laïcité.