"Gilets jaunes" : les forces de l'ordre n'ont "pas suffisamment de forces" pour intervenir sur tous les rassemblements

47 personnes ont été blessées dans les rassemblements.
47 personnes ont été blessées dans les rassemblements. © LUCAS BARIOULET / AFP
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Pour le syndicaliste policier Jean-Marc Bailleul, interrogé par Europe 1, les policiers et gendarmes ne sont pas assez nombreux pour pouvoir intervenir sur les 2.000 points d'action des "gilets jaunes". 

Avec 200 kilomètres de bouchons entraînés par les blocages, une manifestante tuée et 106 personnes blessées, la journée de mobilisation des "gilets jaunes" pour protester contre la hausse des prix des carburants n'a pas été épargnée par les débordements. Alors qu'un véhicule de manifestant a volontairement heurté deux policiers à Quimper, Jean-Marc Bailleul, secrétaire général du syndicat des cadres de la sécurité intérieure, rappelle sur Europe 1 que les forces de l'ordre n'ont "pas suffisamment de forces" pour intervenir sur les plus de 2.000 points d'action. 

"Certains perturbateurs qui viennent régler leurs comptes". "Ça se passe exactement comme on l'avait prévu", explique le syndicaliste. Selon lui, il y a "des endroits où il y a eu des déclarations en préfecture et où ce qui avait été prévu comme barrage a été respecté, où cela s'est fait dans une ambiance bon enfant", mais également des points où des débordements ont été entraînés par "certains perturbateurs qui viennent régler leurs comptes". 

Pour le syndicaliste, les forces de l'ordre sont là "pour que la démocratie s'exprime et que la manifestation puisse se faire, même si elle n'a pas été déclarée". Pour autant, ajoute-t-il, "il avait bien été dit que ça devait être des barrages ralentissants et pas bloquants".

Des difficultés en zone rurale. Et d'évoquer les difficultés pour les policiers et gendarmes d'encadrer tous les cortèges. "Quand vous avez 150 ou 200 manifestants qui bloquent un péage d’autoroute, et que vous avez mis ici ou là des gendarmes ou des policiers pour essayer d'intervenir, on n'a pas suffisamment de forces pour pouvoir être sur les 2.000 points". 

Le problème se pose notamment dans les zones rurales. "Nos amis gendarmes, qui sont parfois sept ou huit dans une brigade territoriale, ils ne peuvent pas intervenir sur un rond-point où plus de 300 personnes bloquent les accès au supermarché", explique Jean-Marc Bailleul.