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William Molinié (à Marseille) / Crédit photo : CHRISTOPHE SIMON / AFP , modifié à
Ce mercredi marque le dernier jour de visite d'Emmanuel Macron à Marseille. Dans la cité phocéenne, le trafic de stupéfiants peine à être endigué de manière définitive. Comment ces sommes d'argent faramineuses, issues des points de deal, sont-elles réinvesties dans l'économie légale ? La brigade financière traque la délinquance en col blanc avec une crainte, que le tissu économique marseillais soit totalement irrigué par l’argent de la drogue.

Près de 38 millions d’euros d’avoirs criminels ont été saisis l’année dernière par la police judiciaire de Marseille. Des villas, des bateaux, des voitures de luxe et des montres de collection… L’argent sale des points de deal est blanchi grâce à la complicité d’entrepreneurs locaux que surveille discrètement la commissaire Sandrine Destampes, cheffe de la division de la lutte contre la criminalité financière. 

"On a remarqué que les entrepreneurs, les dirigeants de sociétés adoptaient des comportements de voyous en ayant un téléphone pour leur réelle activité et un autre téléphone simplement pour leurs activités illicites", avance-t-elle.

Sept patrons marseillais incarcérés dans l'attente de leur procès

Des avocats, des notaires, des experts comptables sont régulièrement interpellés. Ces cols blancs n’assument pas leur rôle pourtant essentiel dans le trafic, comme le constate cette enquêtrice spécialisée. "Ils minimisent en disant qu'ils ont fraudé, détourné des fonds, accepté un petit peu d'espèces, mais nient totalement avoir un lien avec un quelconque trafic de stupéfiants", explique-t-elle au micro d'Europe 1.

Le mois dernier, sept patrons marseillais sont tombés dans les filets de la police, soupçonnés d’avoir blanchi avec leurs sociétés de BTP ou de taxi 45 millions d’euros issus du trafic de drogue des cités. Fait rarissime : ils ont été incarcérés dans l’attente de leur procès.