Enquête ouverte après la diffusion d'images du rappeur Kaaris en prison

Kaaris sera jugé en septembre pour des faits de violences aggravées.
Kaaris sera jugé en septembre pour des faits de violences aggravées. © DOMINIQUE FAGET / AFP
  • Copié
avec AFP
Plusieurs vidéos et photos, diffusés sur les réseaux sociaux, montraient notamment le rappeur faire les cent pas dans la cour de la prison de Fresnes. 

Une enquête interne a été ouverte et le parquet saisi après la diffusion d'images du rappeur Kaaris dans la prison de Fresnes où il a été écroué après une rixe avec son rival Booba à l'aéroport d'Orly, a-t-on appris samedi auprès de la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP).

Plusieurs médias ont relayé samedi des photos et vidéos circulant sur les réseaux sociaux : on y voit le rappeur faire les cent pas dans une cour, un selfie avec la star pris par un autre détenu et même une capture d'écran de sa fiche de détenu provenant d'un logiciel de l'administration pénitentiaire.

"Une enquête interne a été ouverte et le parquet saisi." Ce dernier document comprend des informations sur le détenu, notamment son solde de cantine (argent provisionné en prison), qui n'ont pas vocation à circuler, a-t-on souligné à la DAP. "Dès que la DAP a été informée de la circulation de ces images, une enquête interne a été ouverte et le parquet saisi", a-t-on indiqué.

"La cellule (de Kaaris) a été fouillée vendredi soir et un téléphone portable saisi", a-t-on ajouté. De source syndicale à Fresnes (Val-de-Marne), un téléphone a également été saisi dans la cellule du détenu auteur du selfie. Pour les syndicats, cette nouvelle fuite n'a rien d'exceptionnel. A Fresnes, les portables sont "une plaie", a expliqué Cédric Boyer, du syndicat FO : les appareils, de plus en plus petits et indétectables, "entrent par projection (par dessus les murs), par les parloirs".

Quelque 33.000 téléphones mobiles saisis dans les prisons en 2016. En 2016, plus de 33.000 téléphones mobiles ont été saisis dans les prisons françaises, qui comptaient alors autour de 68.000 détenus, selon la DAP. Les syndicats réclament un "brouillage effectif" des téléphones et une plus grande latitude dans l'organisation des fouilles des détenus. En janvier, la ministre de la Justice a annoncé le lancement de deux chantiers : d'une part le déblocage dès cette année d'une enveloppe de 15 millions d'euros pour "garantir un brouillage effectif" et d'autre part l'installation de 50.000 téléphones fixes en cellule, pour ne pas couper les détenus de leurs proches.

Les deux rappeurs risquent jusqu'à 7 ans de prison. Le 1er août, les frères ennemis du rap français Booba et Kaaris et leurs clans s'étaient violemment affrontés à l'aéroport d'Orly sous les yeux de passagers. Les deux rappeurs et neuf membres de leurs clans respectifs seront jugés pour violences aggravées le 6 septembre à Créteil. Le tribunal a ordonné leur placement en détention en attendant. L'un des proches de Booba a toutefois été libéré depuis. Ils risquent jusqu'à sept ans de prison et 100.000 euros d'amende.