Sur la Libre Antenne d'Europe 1, Marie-France a évoqué les coups administrés par sa propre fille à son encontre. (Illustration). 13:40
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Romain Rouillard
Marie-France vivait à Toulouse depuis plus de 50 ans avant de rejoindre sa fille, policière en région parisienne. Auparavant fusionnelle, la relation entre les deux femmes va soudainement se dégrader. Au micro de Yann Moix dans la Libre Antenne, elle en explique les raisons, évoquant notamment des violences physiques.

>> Tous les soirs dans la Libre Antenne d'Europe 1, les auditeurs se confient et témoignent. Une difficulté, une mauvaise passe ou un moment de bonheur, notre Libre antenne est avant tout la vôtre. Au micro de Yann Moix ce soir-là, Marie-France a évoqué les violences commises par sa propre fille à son encontre. Une situation d'autant plus incompréhensible que les deux femmes ont toujours entretenu de bonnes relations.

Des coups administrés sans raison

Auprès de Yann Moix, Marie-France est revenue brièvement sur son histoire familiale et notamment celle de sa fille venue s'installer à Paris à l'âge de 22 ans. Trente ans plus tard, elle demande à sa mère, Marie-France, qui résidait à Toulouse depuis 50 ans, de venir la rejoindre en région parisienne. Une requête formulée "avec beaucoup d'insistance", selon les dires de Marie-France. 

Cette dernière accepte et finit par quitter la ville rose direction la capitale. Un changement de vie qui "(lui) faisait plaisir" sur le coup. "On s'entendait très bien, on était limite fusionnelles. Elle venait me voir trois ou quatre fois par an à Toulouse avec mon petit-fils et tout se passait très bien", raconte Marie-France. Mais une fois arrivée à Paris, cette maman décrit un changement de comportement totalement inexplicable de la part de sa fille. 

"Elle s'est mise à me frapper physiquement sans raison pendant près d'un an. Quand on était à table, elle se levait brusquement, elle faisait deux ou trois pas vers l'évier et puis 'poum !' elle se mettait à me taper", décrit Marie-France, incapable d'expliquer les raisons qui poussaient sa fille à commettre ces sévices. "Elle m'a maltraitée, elle m'a mal parlée, elle m'accusait de choses tellement étonnantes que je ne comprenais pas. Elle avait changé du tout ou tout", poursuit-elle.

Des violences qui ravivent une période traumatisante

Des coups portés alors même que Marie-France doit composer avec plusieurs soucis de santé connus de sa fille. Marie-France décide alors d'aller déposer une plainte. Une démarche qui ne produira pas les effets escomptés. "Je n'ai eu aucune suite à ce jour", regrette-t-elle. 

Ces actes l'ont en tout cas replongé dans un traumatisme vécu lors de sa pré-adolescence. Au micro d'Europe 1, elle a évoqué les "viols" subis de la part de son père, également policier. "Il m'a violé jusqu'à 15 ans et ensuite, il a arrêté, mais il m'a frappé jusqu'à 19 ans et ensuite, je suis partie et je me suis mariée avec un voisin pour échapper à ses griffes", se souvient-elle. Et d'ajouter : "Je me demande si ma fille ne reproduit pas le même schéma". 

Cet épisode d'une violence extrême continue aujourd'hui de nourrir un sentiment de culpabilité chez Marie-France. "La culpabilité des enfants violés, je l'ai traînée et j'ai fait 20 ans de psychothérapie pour m'en sortir. Mais cette culpabilité revient toujours et je croyais que c'était moi qui étais responsable de ce qu'elle me faisait", explique-t-elle. À ce jour, le dialogue est rompu entre les deux femmes.