Deux frères djihadistes lyonnais voulaient mourir en "martyr"

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avec AFP
L’ENQUÊTE - Ils ont été interpellés dans le cadre du démantèlement d'une filière djihadiste vers la Syrie dans la région de Lyon entre mardi et jeudi dernier.

INFO. Ils étaient prêts à passer l'acte, y compris sur le sol français. Deux frères interpellés cette semaine dans la région lyonnaise, dans le cadre d'une enquête préliminaire sur une filière djihadiste vers la Syrie, "nourrissaient l'ambition de mourir en martyr", a affirmé vendredi le parquet de Paris. "Un membre de leur famille" serait "décédé dans un attentat suicide en Syrie en juin". Dans cette enquête, cinq personnes doivent être présentées samedi à des juges d'instruction en vue de leur mise en examen.

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Une famille au cœur de l'enquête. Dans cette affaire, les investigations ont débuté avec l'ouverture d'une enquête préliminaire le 15 juillet dernier. L'enquête s'est finalement concentrée sur une famille basée à Vaux-en-Velin, dans la banlieue de Lyon. Trois membres de ce cercle familial combattraient actuellement en Syrie au sein des forces djihadistes de l'État islamique (EI). Trois autres membres étaient, quant à eux, restés dans la région de Lyon.

"Ils étaient prêts pour une action violente en France". Les enquêteurs ont décidé de lancer le coup de filet débuté mardi dernier et mené par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) suite à la découverte d'éléments "laissant craindre à un passage à l'acte violent imminent", selon le parquet. Selon une source proche du dossier, si aucune cible spécifique n'a été identifiée, "un passage à l'acte a été envisagé" par les protagonistes.

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"Ils étaient prêts pour une action violente en France", dit une autre source proche du dossier. En conséquence, un frère et une soeur de la famille, âgés de 22 et 24 ans, ont été interpellés et placés en garde à vue mardi. Un troisième frère, âgé de 19 ans, a pris la fuite avant d'être arrêté jeudi dans une boutique à Vaux-en-Velin, porteur d'un Smith & Wesson chargé de calibre 38.

Une kalachnikov et une télé diffusant le logo de l'EI. Ce dernier interpellé a déjà été mis en examen avant d'être relâché sous contrôle judiciaire en novembre 2012 dans le dossier "Forsane Alizza", un groupuscule salafiste radical dissous. A son domicile, les enquêteurs ont trouvé "une kalachnikov approvisionnée de 27 cartouches et d'une cartouche chambrée, le mode rafale engagé", ainsi que "des munitions de divers calibres". "Un téléviseur, allumé, diffusait l'emblème de l'EI", selon le parquet. Cet homme est également soupçonné d'avoir voulu "commettre des actions violentes, destinées à se procurer des fonds pour financer le djihad en Syrie".

Une filière vers le djihad mise au jour. Parmi les autres personnes présentées aux juges samedi figure le fournisseur présumé des armes du frère de 19 ans. Placée en garde à vue et interpellée lors du coup de filet, une mineure de 13 ans, mariée religieusement à un des frères, "fait l'objet d'une prise en charge éducative", selon le parquet.

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L'enquête a, selon le parquet, également confirmé "l'existence d'une filière d'acheminement de candidats au djihad en Syrie, et notamment de jeunes filles, en lien avec les membres de la fratrie présents dans ce pays".

Une information judiciaire ouverte. Lors des perquisitions, les enquêteurs ont également saisi "de nombreux documents, des sommes d'argent, des téléphones portables, des matériels informatiques". Une information judiciaire a été ouverte pour "association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste", "financement du terrorisme" et "port, transport, acquisition et détention d'armes et munitions".