Commentaires sexistes à l'EM Lyon : "ça s'inscrit dans une très longue tradition"

"Je pense que cette affaire nous a fait nous rendre compte que les traditions qu'on répétait depuis des années sont un peu déplacées", explique une étudiante interrogée par Europe 1.
"Je pense que cette affaire nous a fait nous rendre compte que les traditions qu'on répétait depuis des années sont un peu déplacées", explique une étudiante interrogée par Europe 1. © SYLVAIN THOMAS / AFP
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Côme Delanery, édité par , modifié à
Après la révélation de l'existence d'un groupe Facebook permettant de noter les jeunes femmes sur leur physique au sein de l'établissement, plusieurs étudiants évoquent auprès d'Europe 1 les "traditions" des écoles de commerce. 

La révélation de l'existence du groupe Facebook a fait scandale : les étudiants masculins en deuxième année à l'EM Lyon partageaient, sur un fichier caché, des notes attribuées au physique de leurs camarades féminines. "Fausse blonde sur-maquillée", "cavalière cherchant sa monture", "créature de Frankenstein"... Les commentaires associés aux 450 jeunes femmes recensées étaient accompagnés d'une adresse mail, dans une colonne intitulée "send nudes" (envoyer des photos dénudées). Des expressions choquantes ? Oui mais pas si surprenantes, selon plusieurs étudiants interrogés par Europe . 

"Ce n'est pas l'EM Lyon en particulier". "Le tableau s'inscrit dans le cadre de toute cette ambiance un peu débile mais pas méchante" des écoles de commerce, argue ainsi Yanis, étudiant en quatrième année au sein de l'établissement. "Après deux années de prépa (classe préparatoire, ndlr), les types se lâchent. Ce n'est pas l'EM Lyon en particulier, ça s'inscrit dans une très longue tradition." 

Des attitudes "un peu déplacées". La "tradition" est même mixte : un groupe Facebook de blagues douteuses a aussi été créé par les étudiantes de l'école. L'une d'elles, Valentine, reconnaît à demi-mot des habitudes à changer : "Je pense que ça nous a fait nous rendre compte que les traditions qu'on répétait depuis des années sont un peu déplacées. On les a un peu remises en cause grâce ou à cause de cette affaire."

Conseils de discipline à venir. Contacté, le directeur de l'école a refusé de répondre aux questions d'Europe 1. Il a envoyé un mail à chacun des élèves, se disant choqué et annonçant l'ouverture d'une enquête interne dès la rentrée, le 20 août. Le message précise que les étudiants concernés seront convoqués en conseil de discipline et risquent l'exclusion.