Collision de Millas : deux mois après, où en est l'enquête ?

© PASCAL PAVANI / AFP
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Benjamin Peter, édité par A.H.
La conductrice du bus scolaire percuté par un train à un passage à niveau à Millas va être entendue par les juges d'instruction, mercredi matin.

Deux mois se sont écoulés depuis la dramatique collision d'un bus scolaire et d'un train à un passage à niveau, à Millas, dans les Pyrénées-Orientales. Six collégiens originaires du même village y avaient trouvé la mort. Depuis, l'enquête se poursuit pour tenter d'établir les responsabilités. La conductrice du bus a été mise en examen pour homicides involontaires, mais répète que les barrières du passage à niveau étaient bien levées lorsqu'elle s'est engagée pour traverser la voie. Mercredi matin, elle est attendue à 11 heures dans le bureau des deux juges d'instruction, venus de Marseille, chargés du dossier.

Des versions contradictoires. La conductrice devrait réaffirmer que, selon elle, les barrières du passage à niveau étaient levées, qu'elle n'a pas vu de feux clignotants, ni entendu d'alarme, et qu'elle a donc démarré, tourné à gauche pour pénétrer sur le passage, avant que le car ne soit percuté par le train. Une version corroborée par certains collégiens, mais qui contredit celle de plusieurs autres témoins. Parmi eux, deux techniciens du réseau de distribution d'eau qui se trouvaient en face, et qui soutiennent que le bus ne s'est pas arrêté à la barrière. Le conducteur du TER et deux collégiens présents à l'avant du bus évoquent également des barrières baissées.

Des expertises en cours. Les juges veulent donc reprendre toutes les auditions pour confronter ces versions, et tenter de comprendre pourquoi le train a freiné, près de 12 secondes avant l'impact, alors même que le bus ne s'est jamais retrouvé à l'arrêt au milieu des voies. Des expertises sont également en cours sur la carrosserie du bus. Des drones ont été utilisés pour se rendre compte du champ de vision de la conductrice, juste avant l'accident. Mais ces analyses vont prendre du temps, et les résultats ne seront pas connus avant le mois de juillet.