Charles-de-Gaulle Express : l'Assemblée et le Sénat se mettent d'accord

© CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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avec AFP
Les deux chambres du Parlement ont trouvé un accord en commission mixte paritaire sur un texte d'ordonnance qui confie le chantier à une filiale commune SNCF-Aéroports de Paris. Le vote final est attendu mardi.

Il ne manque plus qu'un ultime vote, mardi, au Palais du Luxembourg, pour lancer le projet. L'Assemblée nationale et le Sénat se sont en effet accordés, lundi, sur un texte de compromis à propos de la liaison ferroviaire Charles-de-Gaulle Express, qui doit relier Roissy et Paris en 20 minutes fin 2023. 

Les socialistes et le PRG votent pour. Présentée comme un atout notamment pour la candidature aux Jeux olympiques de 2024, avec un train toutes les 15 minutes de 5 heures à minuit, cette liaison est au centre d'un projet d'ordonnance confiant à une filiale commune SNCF-Aéroports de Paris le soin de réaliser ce chantier estimé à quelque 1,69 milliard d'euros. Le texte, déjà passé dans chaque chambre, était examiné en commission mixte paritaire pour trouver un compromis. Compromis que l'Assemblée a bien validé, avec les votes favorables des socialistes et des radicaux de gauche.

Des critiques au centre et à gauche. L'UDI s'est abstenue, critiquant notamment le "montage financier mauvais" et une future taxe sur des "compagnies déjà écrasées de taxes spécifiques". Seul le groupe Front de Gauche a voté contre "une opération de prestige s'adressant à un public limité au détriment du plus grand nombre d'usagers".

Ouverture en 2023. Pour la candidature de Paris à l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 ainsi qu'à l'Exposition universelle, les travaux du CDG Express doivent être achevés d'ici fin 2023. Cela implique de monter la société de projet d'ici cette fin d'année et d'engager les procédures foncières début 2017.

Billet à 24 euros. Contrairement à la plupart des aéroports des grandes capitales, Roissy-Charles-de-Gaulle ne bénéficie pas actuellement d'une desserte dédiée et ses accès sont congestionnés. Le prix du billet du CDG Express est prévu à 24 euros. Excessif, selon certains à gauche, le LR Yves Albarello plaidant, lui, pour un pass mensuel ou annuel "raisonnable pour les milliers de salariés de la plateforme".

Interrogations et inquiétudes. Surtout, le financement du chantier de 32 kilomètres, dont 8 de voies nouvelles, continue à susciter interrogations, voire inquiétudes. L'entrée en vigueur dès 2017 d'une taxe appliquée aux seuls passagers de l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle hors correspondances, envisagée initialement, a provoqué de vives critiques des compagnies aériennes, relayées par des élus. Finalement, cette taxe, d'un montant maximum de 1,4 euro par passager embarqué ou débarqué à Roissy, ne sera perçue qu'à compter de la mise en service de la liaison express, début 2024. Le gouvernement a prévu d'ici là un nouveau montage, via le projet de budget rectificatif pour 2016. 

Les sociétés mises à contribution. Dans ce montage, il est prévu un engagement d'ADP, de SNCF Réseau et probablement de la Caisse des Dépôts "sur un montant total de fonds propres de 400 millions d'euros et sur 100 millions d'avances remboursables sur lesquelles ADP s'est prononcé", a indiqué le secrétaire d'État aux Transports, Alain Vidalies, le 13 décembre. Alors que la réforme ferroviaire de 2014 a instauré une "règle d'or" censée plafonner l'endettement de la SNCF, une dérogation, déplorée par plusieurs élus, est prévue pour le CDG Express afin que SNCF Réseau investisse autour de 200 millions.