CDG Express : le PDG d'Air France-KLM opposé à une taxe sur les billets dès 2017

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avec AFP , modifié à
Le PDG du groupe Air France-KLM Jean-Marc Janaillac a jugé "totalement inacceptable" l'idée d'introduire dès 2017 une taxe sur les billets d'avions.

Le PDG du groupe Air France-KLM Jean-Marc Janaillac a jugé "totalement inacceptable" dans une lettre adressée au Premier ministre Manuel Valls l'idée d'introduire dès 2017 une taxe sur les billets d'avions pour financer la construction de la future liaison ferroviaire CDG Express.

"Inacceptable". Il est "inacceptable que la construction du CDG Express génère une charge supplémentaire pour Air France dès 2017 et jusqu'à sa mise en service" en 2023, a écrit Jean-Marc Janaillac dans ce courrier daté de jeudi. "Air France est favorable au projet Roissy-Charles de Gaulle Express. Mais nous sommes tout à fait réticents à l'idée de garantir, via une taxe sur les billets d'avion, la rentabilité financière d'un projet porté par d'autres opérateurs", a commenté le PDG d'Air France Frédéric Gagey. Jean-Marc Janaillac estime dans sa lettre que "ce prélèvement alourdirait encore plus les charges déjà élevées qui pèsent sur la compétitivité du transport aérien français".

Le travail du PDG d'Air France "en grave péril". "Les personnels d'Air France et leurs représentants, ne comprendraient pas une telle décision, alors qu'ils ont le sentiment de consentir d'importants efforts depuis plusieurs années", ajoute dans sa missive le PDG qui a pris ses fonctions à la tête du groupe début juillet. "Dans un contexte social dont vous connaissez la sensibilité, l'annonce d'une taxe supplémentaire de cette nature mettrait en grave péril le travail que j'ai entrepris depuis moins de deux mois pour bâtir un projet stratégique crédible", ajoute-t-il. La construction de la future ligne directe entre la Gare de l'Est et l'aéroport de Roissy doit coûter 1,4 milliard d'euros selon l'enquête publique achevée mi-juillet.

Celle-ci prévoyait "d'affecter au projet le produit d'une taxe dédiée (...) prélevée sur les passagers aériens de l'aéroport", qui "sera compensée par la suppression ou la réduction d'un impôt ou d'une taxe d'un montant équivalent", selon le dossier de l'enquête publique. Les conclusions n'ont pas encore été publiées, mais le gouvernement "songe à inscrire la création de cette taxe dans le collectif budgétaire de fin d'année pour une application en 2017", à raison d'un peu plus d'un euro par billet, soit 35 à 40 millions par an, selon des informations du quotidien Les Echos.