Dans les grandes avenues du centre-ville de Montélimar, les passants sont rares. En effet, la ville de la Drôme est l'un des endroits en France où il a fait le plus chaud ce mercredi, alors que le pays connait sa troisième canicule de l'été. Si cet épisode est moins intense que les deux précédents, le thermomètre est tout de même monté jusqu'à 40 degrés. Dans les rues désertes, le pavé est brûlant et l'air étouffant. Europe 1 a rencontré des habitants qui ont suffoqué toute la journée.
Perte de clients pour le carrousel de la ville
Ahmed est l'un d'entre eux : il a cherché la fraîcheur. "C'est devenu de plus en plus invivable. Il n'y a pas de vent. Je marche depuis dix minutes à peu près, j'ai fait trois magasins, je cherche des glaçons et je n'en trouve pas", souffle-t-il au micro d'Europe 1. "Je suis asthmatique, j'ai du mal à respirer", souligne Ahmed, "à cinq-six heures du matin, j'ouvre les fenêtres pour aérer. Sinon, on ne peut rien faire d'autre."
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Le visage maculé de sueur, Benjamin, paysagiste, termine lui une journée de travail éreintante : "Je travaille dehors, c'était insupportable alors on boit, on boit, on boit. C'est dur, j'ai failli tomber dans les pommes plusieurs fois à force de travailler, avant les vacances il fallait finir les chantiers", témoigne-t-il.
"C'est inquiétant, pour nous, pour nos enfants..."
D'autres se sont réfugiés à l'ombre des parcs. Sous son chapeau, Émilie appréhende les prochaines semaines. "D'année en année, il fait de plus en plus chaud. Ça dure de plus en plus longtemps", explique cette habitante. Pour elle, "forcément, c'est inquiétant, pour nous, pour nos enfants... J'envisage d'acheter une clim, et ce serait bien que toutes les maisons en soient équipées", ajoute Émilie.
Les touristes déplorent eux aussi cet envolée du mercure. "On en a marre parce qu'avec cette canicule, on ne peut pas faire de vélo, on ne peut pas faire de sport. On peut faire des randonnées mais à allure modérée, on cherche surtout la fraîcheur", avoue Mehdi, venu de la région lyonnaise.
Par ces chaleurs, les touristes ont donc tendance à déserter le centre-ville, ce qui ne fait pas les affaires de Tony, le gérant du carrousel de la ville. "Quand il fait chaud comme ça, les touristes sont tous au bord de l'eau. On est à -50% de fréquentation l'après-midi", regrette-t-il. "Heureusement que l'on travaille un peu le matin et le soir, sinon il n'y a personne."
Toutes les personnes rencontrées à Montélimar sont unanimes et espèrent voir l'été rapidement se terminer pour pouvoir respirer à nouveau. Certains pensent même à déménager un peu plus au nord, si les pics de chaleur se multiplient.