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Thibaud Hue, édité par Manon Fossat
De plus en plus de jeunes filles sont victimes de la drogue dite "du violeur". L'utilisation du GHB est en augmentation en France et de nombreuses plaintes sont déposées. C'est notamment le cas à Tours, où l'inquiétude règne après qu'une étudiante a été droguée il y a quelques jours dans un bar du centre-ville. 
REPORTAGE

On l'appelle la "drogue du violeur". C'est un poison liquide et indétectable, que les agresseurs mélangent le plus souvent dans un verre d'alcool. Depuis la rentrée le nombre de victimes du GHB, souvent des jeunes filles, ne cesse d'augmenter. Le nombre de plaintes se multiplie en effet après des soirées étudiantes à Montpellier ou Cherbourg. C'est également le cas à Tours, où une étudiante a été droguée il y a quelques jours dans un petit bar discret du centre-ville.

Trou noir, perte de toute lucidité... Les amies de la jeune fille, présentes à la soirée, sont là pour la raccompagner chez elle. Le lendemain, son analyse de sang est positive au GHB. Benjamin, le gérant, était derrière le comptoir ce soir-là. "Ça m'a vraiment choqué. Je me suis senti responsable et coupable. Et le fait que ça arrive chez nous, c'est très dérangeant", a-t-il expliqué. "On a embauché du personnel pour densifier notre équipe, notre présence de dissuasion, et on a annulé la plupart de nos événements pour vraiment limiter l'affluence. On préfère clairement réduire notre chiffre d'affaires et augmenter au mieux la sécurité de nos clients", a-t-il poursuivi. 

La peur "d'être totalement inconsciente"

Dans la ville, certains établissements proposent désormais un film plastique apposé sur le verre avec un trou pour la paille. Pas de quoi rassurer pour autant ces jeunes filles, pour qui l'ambiance s'est tendue dans les bars. "Ça me fait très peur. Je n'ai pas envie que ça m'arrive ou que ça arrive à mes copines, donc je fais attention", explique l'une d'elles. "Ça me fait vraiment peur d'être totalement inconsciente et de tout oublier. Donc je vérifie toujours mon verre et si jamais je le perds de vue ne serait-ce qu'une seconde, je le change et j'en prends un autre", assure une autre.

Depuis la rentrée, le phénomène s'est aggravé. Rien qu'au mois de septembre, sept plaintes ont été déposées.