Blanquer, un ministre amateur de "provocations" pour le SE-UNSA

Jean-Michel Blanquer va vivre lundi sa première rentrée scolaire en tant que ministre.
Jean-Michel Blanquer va vivre lundi sa première rentrée scolaire en tant que ministre.
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avec AFP , modifié à
Le SE-UNSA accuse le nouveau ministre de l'Education de vouloir marquer la rupture avec ses prédécesseurs en organisant une "rentrée d'alternance politique".

Le SE-Unsa, syndicat d'enseignants classé comme modéré, a vivement critiqué mercredi le nouveau ministre de l'Education, décrit comme "hyper polémique" et amateur de "provocations", et l'a accusé de "passer son temps à ressusciter des idées du passé". "Bien qu'il s'en défende", Jean-Michel Blanquer "veut à tout prix marquer la rupture alors que l'éducation a besoin de sérénité et de continuité", a déclaré son secrétaire général, Stéphane Crochet, lors d'une conférence de presse avant la rentrée prévue lundi. "Pour le SE-Unsa, c'est une rentrée sous tension, avec un ministre hyper polémique, qui multiplie les annonces".

Enseignement de la lecture. Dans les propos de Jean-Michel Blanquer sur la méthode de lecture dite globale, Stéphane Crochet a vu poindre une "tentative d'amorçage d'un conflit idéologique au sujet de l'école". Dans un entretien à L'Obs publié la semaine dernière, le ministre avait indiqué que l'enseignement de la lecture devait s'appuyer sur "une pédagogie explicite, de type syllabique, et non pas sur la méthode globale", des propos qui avaient fait bondir les professeurs, la méthode globale n'étant plus pratiquée depuis des années. "Cette provocation s'ajoute à celle sur le soi-disant 'égalitarisme' et le 'pédagogisme', autant de mots qu'il a souhaité lâcher au cours de ses interviews de l'été", a également relevé le responsable du SE-Unsa.

Des mesures contestées. Pour ce syndicat, souvent qualifié de réformiste, c'est bien d'une "rentrée d'alternance politique" qu'il s'agit, avec des "conservateurs" qui succèdent à des "progressistes", plutôt que "droite contre gauche". Jean-Michel Blanquer appelle de ses vœux "une école de la confiance" mais il ne cesse de "cultiver la méfiance, voire la défiance", a-t-il ajouté.  Sa mesure-phare, le dédoublement des CP dans les quartiers les plus défavorisés, se fera forcément "au prix de la disparition programmée" du dispositif "Plus de maîtres que de classes", sur lequel ont travaillé plusieurs équipes d'enseignants, a averti le syndicat.

L'annonce d'évaluations à l'entrée du CP et de la 6ème a aussi été reçue "très fraîchement". "Le ministre Blanquer se présente comme un homme neuf et passe tout de même son temps à ressusciter des idées du passé", a accusé le secrétaire général du SE-Unsa.