Béthune : les pieds brûlés par ses chaussures à cause d'un anti-moisissures interdit en Europe

sandales crédit : Charley Gallay / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP - 1280
Katya a eu les pieds brûlés par ses sandales neuves (image d'illustration) © Charley Gallay / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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La victime a eu des cloques sur les pieds qui l'ont empêchée de marcher pendant dix jours.

Katya a gardé ses nouvelles sandales aux pieds toute la journée avant de se rendre compte qu'elle les lui brûlaient. En cause, un anti-moisissures, rapporte Le Parisien dimanche

Dix jours sans pouvoir marcher. Ravie de son nouvel achat dans un magasin de Béthune, dans le Pas-de-Calais, Katya a porté ses chaussures toute une journée début juin. Mais "au bout de quelques heures, je sentais bien que j'avais les pieds chauds mais je cavale beaucoup. C'est la nuit que ça a gonflé et la sensation de brûlure est devenue insupportable. Des cloques sont apparues, je ne pouvais plus poser les pieds à terre", a-t-elle raconté au quotidien. Son médecin lui diagnostique alors une brûlure chimique et lui prescrit sept jours d'incapacité totale de travail. La sexagénaire mettra dix jours avant de pouvoir de nouveau marcher, sur les talons. 

La faute au diméthylfumarate. D'après l'allergologue qui suit désormais Katya, ses brûlures sont caractéristiques de l'action du diméthylfumarate, un anti-moisissures qui avait déjà fait des victimes en France dans les années 2010. Quelque 400 victimes des "canapés chinois" avaient alors été recensées. Cette substance est interdite en Europe depuis 2006. "À cette différence que mes chaussures ne sont pas chinoises mais turques", précise la sexagénaire.

Une enquête de la DGCCRF. Katya décide d'enquêter. Elle se procure les coordonnées du fabricant de la chaussure auprès du magasin et envoie un mail à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Une inspectrice ne tarde pas venir saisir les chaussures chez elle et à en acheter une paire identique dans la même boutique.

Huit autres victimes potentielles. Une fois le résultat des analyses connues, la sexagénaire nordiste compte bien engager une procédure judiciaire "pour qu'on arrête de vendre des cochonneries", a-t-elle expliqué au Parisien. D'autant plus qu'elle ne serait pas la seule victime. Depuis sa plainte, huit autres cas auraient été signalés à Direction départementale de la protection des populations (DDPP) du Pas-de-Calais.