Béatification de prêtres à Saint-Sulpice : qui étaient ces cinq religieux, morts il y a 152 ans ?

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Il y a 152 ans, dix prêtres étaient exécutés aux côtés d'une trentaine de gendarme lors de la "semaine sanglante". © Maeva Destombes / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Caroline Baudry, édité par Loane Nader / crédit photo : PHOTO JOSSE / LEEMAGE VIA AFP
Une rare cérémonie va avoir lieu ce samedi à l'église Saint-Sulpice, dans le 6e arrondissement de Paris, sous l'égide d'un représentant du pape François. Cinq religieux français seront béatifiés, quelque 152 ans après leur exécution lors de la Commune de Paris ou la "semaine sanglante", une sorte de guerre civile entre deux républiques.  

Ce samedi, cinq grands religieux de l'histoire française seront béatifiés, 152 ans après leur mort par exécution durant la "semaine sanglante" de la Commune de Paris. Un représentant du pape François assistera à la rare cérémonie de l'église Saint-Sulpice afin de les béatifier et les placer au rang de "bienheureux" selon l'Église catholique. 

Les faits remontent à la fin du mois de mai 1871, pendant lequel le gouvernement de la Troisième République, naissante, écrase dans un bain de sang les insurgés parisiens. Par vengeance, les communards anticléricaux prennent en otage une cinquantaine de personnes, parmi lesquelles sont présents 36 gendarmes et dix prêtres. Les officiels de la commune tentent d'évacuer leurs prisonniers, mais une foule révoltée accompagne le cortège. 

"Haine de la foi"

Bien que les circonstances de l'événement demeurent obscures, il n'y aucun doute sur la nature du décès de ces 46 personnes, comme le confirme l'historien Gérald Dittmar. "Ce qui est sûr, c'est que les otages sont morts. La foule a pu participer à l'exécution et donc ce n'était pas du tout les prêtres qui étaient, en tant que tels, les victimes émissaires. Les gens ne les connaissaient pas. C'étaient les otages qu'on a tués en totalité."

Près de 150 ans plus tard, en novembre 2021, le Vatican a établi le martyr de ces ecclésiastiques qui sont morts "en haine de la foi", c'est-à-dire en raison de leur appartenance à l'Église catholique. Une prière universelle pour toutes les victimes de la Commune sera dite lors de la célébration présidée par un représentant du pape François.