Attentats de Paris : le comportement des victimes étudié pendant 10 ans

© MATTHIEU ALEXANDRE / AFP
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C.G. , modifié à
Pendant dix ans, 1.000 victimes ou proches des attentats du 13 novembre vont être suivis par des chercheurs pour étudier l'évolution du choc post-traumatique. 

Les images des rues de Paris du 13 novembre, celles des blessés dans les rues et du chaos près du Bataclan sont encore dans toutes les têtes. Plus de six mois après les attentats de Paris, le choc post-traumatique des victimes et des proches des victimes est encore très fort. La question est désormais de savoir comment ce souvenir, cet événement va être traité par notre mémoire. Des chercheurs du CNRS lancent un programme de recherche inédit sur les mémoires traumatiques, intitulé '13-Novembre.'

10 ans d'analyse. C'est un projet au long cours. En dix ans, les personnes soumises à cette étude ne seront interrogées que quatre fois. Des entretiens filmés en 2016, 2018, 2021 et 2026. Les guides d'entretien ont été construits en commun par des historiens, des sociologues, des psychologues, des psychopathologues et des neuroscientifiques, "afin que le matériel recueilli soit utilisable par chacune de ces disciplines", explique le CNRS.

1.000 personnes concernées. Un appel aux volontaires a été lancé, il est toujours en cours. "Que vous ayez été témoin ou intervenant dans les attentats, que vous soyez résident ou habitant des quartiers touchés, les chercheurs ont besoin de vous". Cette étude est inédite dans son ampleur. L'objectif est d'étudier le comportement et les souvenirs de 1.000 personnes. Certaines ont vécu le drame au plus près – des survivants, leur entourage, des policiers, militaires, pompiers, médecins et aidants qui sont intervenus. D'autres ont été touchées indirectement : des habitants et usagers des quartiers touchés, des personnes vivant aux abords de Paris, et enfin, des habitants de plusieurs villes de France, dont Caen et Metz.

Mieux comprendre le stress post-traumatique. Les témoignages individuels seront comparés à l'évolution du souvenir de cet événement dans les médias et dans la mémoire collective grâce aux archives de l’INA, des journaux radio ou télé, articles de presse, réseaux sociaux, images des commémorations… Tous ces documents permettront de comprendre la construction et l’évolution de la mémoire après les attentats du 13 novembre.