Les statues de Joséphine de Beauharnais et de Pierre Belain d'Esnambuc ont été mises à terre dimanche à Fort-de-France par une poignée d'activistes anticolonialistes, a constaté une journaliste de l'AFP. Les représentations de ces personnages controversées ont été mises à bas à coups de massue et au moyen de cordes.
Celle de Joséphine de Beauharnais, première épouse de Napoléon 1er et native de Martinique où sa famille possédait une exploitation agricole, avait déjà été décapitée il y a près de 30 ans et laissée ainsi sur la place de la Savane à Fort-de-France. Dimanche, les manifestants l'ont ensuite placée sur un bûcher, a indiqué une source policière.
Les militants n'ont pas voulu attendre
À quelques mètres de là, celle de Pierre Belain d'Esnambuc, qui a conduit l'installation de la colonie française en Martinique en 1635, a également été déboulonnée. Elle avait été érigée en 1935 à l'occasion du tricentenaire du début de la colonisation en Martinique.
Depuis le milieu de semaine, les militants avaient déjà prévenu, dans une vidéo sur les réseaux sociaux, de leur intention de déboulonner la statue de Joséphine de Beauharnais si cela n'était pas fait par la municipalité avant dimanche. Celle d'Esnambuc, quant à elle, figurait au programme du conseil municipal de mardi qui devait entériner son déplacement en août, mais les activistes n'ont pas voulu attendre.
"Action inadmissible"
"Rien ne saurait justifier le déboulonnage de statues par le recours illégal à la force", a réagi le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu sur Twitter, condamnant "fermement" les événements de Fort-de-France.
Rien ne saurait justifier le déboulonnage de statues par le recours illégal à la force : je condamne fermement les événements de Fort-de-France de ce dimanche. https://t.co/I5faAlI36t
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) July 27, 2020
Le préfet de Martinique, qui selon une source policière avait donné ordre de ne pas intervenir, a condamné pour sa part dans un communiqué "ces destructions qui sont l'action inadmissible d'une minorité violente". Ces déboulonnages interviennent près de deux mois après celui de deux statues de Victor Schoelcher en Martinique (le 22 mai 2020, jour de l'abolition de l'esclavage sur l'île) par ces mêmes activistes.