Les associations de défense des victimes de l'amiante se réjouissent de l'existence d'une base de données des établissements scolaires concernés. (Photo d'illustration) 2:00
  • Copié
Victor Dhollande, édité par Jonathan Grelier , modifié à
Dans une enquête publiée mardi, le quotidien "Libération" révèle que de nombreux établissements scolaires construits avant 1997 contiennent encore de l'amiante. "C'est aux communes que revient l'obligation d'avoir ce dossier technique amiante et dans un certain nombre de cas, ces dossiers ne sont pas faits ou ne sont pas actualisés", déplore sur Europe 1 Jean-Marie Schléret, président de l'Observatoire de la sécurité et de l'accessibilité des établissements d'enseignement.

L'amiante est encore très présent dans les établissements scolaires. C'est le constat accablant fait mardi par le quotidien Libération qui s'est procuré un fichier interne aux services de l'éducation nationale. Selon le média, la grande majorité des établissements scolaires construits avant 1997, date à partir de laquelle l'usage de l'amiante a été interdit en France, contiennent toujours de l'amiante.

77% des lycées généraux concernés

Dans le détail, il y a de l'amiante dans 77% des lycées généraux, 73% des collèges et 38% des écoles primaires. Et on en trouve partout, dans les faux plafonds, les tuyauteries et les dalles. "Nous avions déjà de grandes enquêtes sur les lycées et les collèges, où la situation était beaucoup plus catastrophique, mais cela a été pris à bras-le-corps par les collectivités", explique au micro d'Europe 1 Jean-Marie Schléret, qui préside depuis 25 ans l'Observatoire de la sécurité et de l'accessibilité des établissements d'enseignement. 

"Les écoles, ce n'est pas une surprise, c'est un problème d'information qui met en cause à la fois les écoles et les directeurs, mais aussi les communes", poursuit-il. "C'est aux communes que revient l'obligation d'avoir ce dossier technique amiante et dans un certain nombre de cas, ces dossiers ne sont pas faits ou ne sont pas actualisés."

"On se dit que ce n'est pas dangereux"

Pour lui, certaines communes font ainsi une erreur dans l'appréciation de la dangerosité de leurs établissements. "On se dit que ce n'est pas dangereux parce que c'est une revêtement de sol et pas un flocage [projection de fibres d'amiante sur une surface], que ce n'est pas du même ordre, que ce n'est pas un danger immédiat, mais ce n'est pas une raison. Ce n'est pas parce que 2% seulement des écoles sont dans une situation que je qualifierais de 'plus grave', parce qu'il y a véritablement une présence forte d'amiante [qu'il ne faut pas] faire ces diagnostics, pour que au moment des travaux, on sache exactement où on met les pieds", s'insurge Jean-Marie Schléret qui estime que l'amiante "fait encore peur".

Une base de données disponible

Selon les associations de défense des victimes de l'amiante, le travail de Libération pourrait peut-être changer la donne car il existe désormais une base de données disponible sur l'amiante. Avec ce moteur de recherche qui permet de trouver si un établissement scolaire contient de l'amiante, nul doute que des parents vont monter au créneau pour accélérer le désamiantage.