Accusé d'avoir transmis le VIH à sa compagne, un séropositif condamné à six ans de prison

L'homme encourait jusqu'à 15 ans de prison.
L'homme encourait jusqu'à 15 ans de prison. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP , modifié à
Un homme séropositif de 54 ans a été condamné mercredi à six ans de prison pour avoir transmis le virus du Sida à sa conjointe, sans que celle-ci ne soit au courant de sa maladie.

Un Congolais de 54 ans qui se savait porteur du VIH a été condamné mercredi à six ans de prison ferme par la cour d'assises de Seine-Saint-Denis pour avoir contaminé, en connaissance de cause, sa conjointe, également mère de ses deux enfants. L'homme, qui comparaissait libre, était accusé d'avoir "volontairement administré des substances nuisibles ayant entraîné une infirmité permanente" de sa compagne, aujourd'hui âgée de 37 ans : en l'occurrence, lui avoir transmis le virus du Sida alors qu'ils vivaient en concubinage et étaient même mariés religieusement, entre 2005 et 2010, à Saint-Ouen.

Il prenait des médicaments en catimini. Des faits, passibles de 15 ans de réclusion, pour lesquels l'avocate générale avait requis six ans de prison, soit la peine finalement infligée par la cour. La victime avait découvert sa séropositivité en 2009, après la naissance des deux garçons du couple, heureusement sains. Son conjoint lui avait alors révélé qu'il était lui aussi porteur du virus, mais il avait fallu qu'elle fouille dans ses affaires pour apprendre qu'il avait été diagnostiqué dès 1996. "Je l'ai fait par amour, parce que j'avais peur de la perdre", avait expliqué mardi cet homme, qui prenait ses médicaments en catimini et prétendait souffrir d'un souffle au cœur.

Un enfant caché. "Il ne s'agit pas que de l'affaire d'un couple, un monsieur égoïste et une femme trahie", mais d'une "bombe d'irresponsabilité humaine qui met en danger les femmes qu'il rencontre", avait fustigé l'avocate générale, évoquant ses "multiples relations sexuelles non protégées". Le procès a été marqué par la révélation que l'accusé avait eu un fils avec une femme rencontrée à peu près à la même période que la victime. "Combien y a-t-il eu de victimes ? Combien y en aura-t-il encore avant qu'il comprenne la portée de ses actes ?", s'était interrogée la représentante du parquet général.