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Shanel Petit avec C.C.
Eurockéennes, FIMU... ces festivals rassemblent chaque année des dizaines de milliers de personnes. Pour les protéger, le maire souhaite armer la police municipale. 

Après chaque attentat, un constat : de nouvelles communes dotent leur police municipale d'armes à feu. Ces dernières semaines, Saint Quentin, dans l’Aisne, a franchi le pas, comme Romilly-sur-Seine, dans l’Aube, ou Le Puy en Velay, en Haute-Loire. Sur les 21.000 policiers municipaux que compte la France, la moitié en est déjà équipée. Quelques jours après l’attentat de Nice, Belfort a, à son tour, changé de pied. 

Des festivals à sécuriser. Faut-il armer la police municipale ou non ? C'est un débat qui ne s'était jamais posé jusqu'à présent à Belfort. La police locale avait simplement réclamé des tasers, ce à quoi la mairie avait consenti. Mais après l'attentat de Nice, le maire de Belfort Damien Meslot a pris peur. "Nous avons les Eurockéennes, nous avons le FIMU  [Festival International des Musiques Universitaires, ndlr ], ce sont des événements qui rassemblent des dizaines de milliers de personnes", précise-t-il. 

Patrouilles en revolver. "Nous nous sommes posés la question : 'si nous avons une attaque d'un véhicule qui fonce sur la foule, est-ce que nous sommes capables d'y répondre ou pas ?'", explique le maire. "Nous n'étions pas capables d'y répondre, c'est pourquoi nous avons pris cette décision d'armer la police municipale". Avant la fin de l'année, tous les policiers municipaux de Belfort patrouilleront avec un revolver. Mais ça ne se fera pas n'importe comment. Chaque agent doit passer des tests théoriques et pratiques. Et pour ceux qui loupent les tests : pas d'arme. 

La crainte des dérives. Dans cette ville de 150.000 habitants plutôt tranquille, où les Eurockéennes se sont toujours bien passé, savoir que les policiers municipaux seront armés rassure certains habitants. D'autres vont devoir s'y habituer, à l'image de cette femme qui craint des débordements : "pour eux, ça peut être rassurant au quotidien, mais pour nous, on peut avoir peur des dérives".