Youssouf Fofana a refusé de parler

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Il était cité mardi comme témoin dans le procès en appel du Gang des barbares.

Youssouf Fofana, condamné à perpétuité pour le meurtre du jeune juif Ilan Halimi en 2006, a refusé de s'exprimer mardi au procès en appel du Gang des barbares à Créteil, ont indiqué plusieurs avocats. Il était cité comme simple témoin, puisqu’il a renoncé à faire appel de sa condamnation à la peine maximale en juillet 2009.

Un tee-shirt "Allah Akbar"

Vêtu d'un tee-shirt où était inscrit "Allah Akbar" et où était dessinée une grande mosquée, Youssouf Fofana, 30 ans, a gardé le silence le plus complet, refusant même de décliner son identité et se contentant de lever sa main droite, gantée de noir, selon les mêmes sources.

"A la première question du président, il a mis un gant noir et levé sa main à la manière des Black Panthers et il a refusé de répondre à toute question (...). Il n'a pas même répondu aux questions sur son identité", a indiqué Didier Seban, un des avocats de la défense. "Il a gardé le silence", lui a fait écho Francis Szpiner, l'avocat de la famille Halimi. Une nouvelle audition de Youssouf Fofana était prévue mercredi.

Un procès contesté

Selon Me Seban, le silence de Fofana remet en cause le bien-fondé du procès de Créteil, déjà contesté par des avocats de la défense. Plusieurs d'entre eux accusent la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie d'avoir réclamé et obtenu un procès en appel sous la seule pression des parties civiles qui jugeaient le verdict de première instance trop clément.

Certains ont même cité la ministre comme témoin pour qu'elle vienne s'expliquer devant la Cour. "Le procès sera totalement tronqué puisque nous ne pourrons pas entendre Youssouf Fofana, entendre ses explications et comprendre le rôle des uns et des autres. C'est un procès qui ne nous paraît pas équitable", a expliqué Me Seban. "On ne peut pas le forcer à parler", a-t-il ajouté.

Avocate d'une des parties civiles, Me Muriel Ouaknine-Melki veut croire qu'"il peut revenir sur sa position et se mettre à parler". "On a un besoin limité de Youssouf Fofana ", a pour sa part estimé Me Szpiner, selon qui ce silence "n'affecte pas la bonne marche de la justice ni la bonne marche de ce procès". "Vous pensez que ce que dit M. Fofana est la vérité révélée devant laquelle il faut se prosterner et que sans lui on ne sait pas ce qui s'est passé ?", a-t-il ajouté.

Lors de son procès en 2009, Youssouf Fofana avait déjà multiplié les provocations, laissant éclater un "Allah vaincra!" en pénétrant dans la salle d'audience. Incarcéré à la prison de la Santé, Youssouf Fofana doit théoriquement être entendu à plusieurs reprises tout au long du mois de novembre. Le procès, qui doit s'achever le 17 décembre, se tient à huis clos, deux des accusés ayant été mineurs au moment des faits.