Une motion de soutien à Prévost-Desprez

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avec Reuters , modifié à

Les magistrats du TGI de Nanterre ont voté mardi une motion de soutien à la juge Isabelle Prévost-Desprez. Deux des principaux syndicats de magistrats "tiennent à manifester leur totale incompréhension face à l'annonce de la possible saisine par le ministre de la Justice du Conseil Supérieur de la Magistrature d'une procédure disciplinaire engagée contre" leur consoeur.

Il est reproché à cette dernière, présidente de chambre correctionnelle, un manquement aux obligations de "prudence, réserve et impartialité" pour ses déclarations dans le livre de journalistes "Sarko m'a tuer", où elle assure que des témoins ont mis en cause Nicolas Sarkozy hors procédure dans l'affaire Bettencourt.  

En septembre dernier, le ministre de la Justice avait assuré qu'il n'engagerait pas de procédure à l'encontre de la juge et s'en remettrait à la décision du Premier Président de la  cour d'Appel de Versailles, "lequel à ce jour, n'a pas fait connaître sa décision", précisent les magistrats.

Or dans le même temps, le ministre maintient dans ses fonctions le procureur de la République de Nanterre pourtant mis en examen pour des faits qu'il aurait commis dans l'exercice de ses fonctions, sans même envisager de saisir l'inspection des services judiciaires", s'indignent les juges. "Les  magistrats du tribunal de grande instance de Nanterre ne peuvent admettre de telles incohérences qui contribuent à aggraver la déstabilisation d'une magistrate intègre et nuisent à la sérénité de la juridiction", écrivent-ils dans un communiqué.

Aucune décision n'a été prise sur Isabelle Prévost-Depsrez. Un rapport de sa hiérarchie est attendu d'ici février. Selon une source judiciaire, il conclut à une conduite fautive de sa part mais la relativise par son affrontement avec Philippe Courroye et propose une inspection administrative au tribunal, solution que le ministre de la Justice refuse jusqu'ici.