Un psychothérapeute face aux juges

Accusé d'abus de faiblesse sur ses patients, son procès s'est ouvert mardi avec le témoignage de la principale victime.
Accusé d'abus de faiblesse sur ses patients, son procès s'est ouvert mardi avec le témoignage de la principale victime. © MAXPPP
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Europe1. Fr avec Aude Leroy , modifié à
Accusé d'abus de faiblesse sur ses patients, son procès s'est ouvert mardi avec le témoignage de la principale victime.

Sophie s'est présentée au Palais de justice de Paris ses cheveux blonds tirés en chignon et un tailleur passe partout.  Pendant une heure trente, Sophie s'est livrée aux juges avec une voix claire et posée. Principale victime du psychothérapeute Benoît Yang-Ting, elle lui a versé 238.000 euros  en l'espace de 12 ans.

Ses mots sont justes, précis. Elle raconte ses douze ans passés sous la coupe d'un psychothérapeute, son oncle par alliance. Un lien familial qui, explique-t-elle, l'a "tout de suite mise en confiance", elle qui venait de perdre sa mère trois ans plus tôt.

Des faux souvenirs refoulés

Au fil de l'interrogatoire, la jeune femme passe tout en revue. Elle dévoile les détails glaçants, notamment après cette question de la juge sur sa proximité sexuelle avec le prévenu.  Sophie raconte comme au fil des  jours, elle est devenue son objet sexuel, sans jamais être arrivée à lui dire non.  Elle raconte aussi ses faux souvenirs, soi disant refoulés, son père qui l'aurait violée.

Un récit saisissant avec des mots crus mais tout cela en l'absence de celui que Sophie, aujourd'hui âgée de 44 ans, accuse : Benoît Yang-Ting.  A 76 ans, il ne s'est pas présenté à l'audience car il est "malade", selon ses avocats qui ont présentés des certificats médicaux prouvant qu'il ne pouvait  ni mentalement ni psychologiquement participer à ce procès. Sa femme, également poursuivie, est en revanche dans la salle.

Les débat se poursuivront mercredi.