Sciences-Po cherche son nouveau directeur

La mort soudaine de Richard Descoings, le 3 avril à New York, a placé l'Institut d'études politiques de Paris dans une situation inédite, en l'absence de dauphin. Jusque-là, la succession était traditionnellement préparée par le directeur.
La mort soudaine de Richard Descoings, le 3 avril à New York, a placé l'Institut d'études politiques de Paris dans une situation inédite, en l'absence de dauphin. Jusque-là, la succession était traditionnellement préparée par le directeur. © AURELIEN FLEUROT - EUROPE 1
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avec AFP , modifié à
Les candidats à la succession de Richard Descoings avaient jusqu'à vendredi pour se déclarer.

Les candidats à la succession du défunt directeur de Sciences-Po Richard Descoings avaient jusqu'à vendredi pour se déclarer, mais le suspense pourrait encore se prolonger jusqu'en octobre.

Sa mort soudaine le 3 avril à New York a placé l'Institut d'études politiques de Paris dans une situation inédite, en l'absence de dauphin. Jusque-là, la succession était traditionnellement préparée par le directeur.

La rue Saint-Guillaume n'a pas pour le moment pas dévoilé le nombre de candidats ni leur identité, a indiqué le directeur de la communication Peter Gumbel. "Nous sommes sans doute plus d'une demi-douzaine", a quant à lui estimé le politologue Dominique Reynié sur France Inter.

Hervé Crès, qui assure l'intérim, a officialisé sa candidature. Le directeur de l'IEP de Lille, Pierre Mathiot, a indiqué qu'il se présentait, tandis que l'historien Benjamin Stora n'est plus candidat. Jean-Michel Blanquer, directeur de l'enseignement scolaire au ministère de l'Education, a refusé de confirmer ou d'infirmer son intérêt pour ce poste.

" Une connaissance et une expérience de Sciences Po"

Le nom du nouveau président de Keolis (SNCF), David Azéma, a aussi circulé, mais il n'est pas candidat, selon une porte-parole de la société. Le directeur de l'ENS de Lyon, Olivier Faron, a de même été évoqué, mais il n'avait pas confirmé vendredi. Pour l'instant, aucune candidature féminine n'a été signalée.

Les candidats à la double fonction de directeur de Sciences-Po et d'administrateur de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), doivent "avoir une connaissance et une expérience suffisante de Sciences Po, connaître le monde universitaire français et international", pratiquer l'anglais et disposer de qualités administratives et financières.

Le directeur est nommé par décret du président de la République, sur proposition des deux instances de gouvernance de l'institution, le conseil de direction de Sciences-Po Paris et le Conseil d'administration de la FNSP. Ces deux conseils ont chacun constitué un comité d'instruction. Ils vont "travailler tranquillement et à un moment donné ils vont proposer aux deux conseils une 'short list'" d'un ou plusieurs noms, a expliqué le directeur de la communication  Peter Gumbel.

"La vie académique continue"

 "Le premier flou est de savoir qui aura son mot à dire", a souligné Arnaud Bontemps, vice-président étudiant du Conseil de direction de Sciences-Po. "Sur le profil, il y a des critères relativement consensuels", a-t-il estimé. "Est-ce que l'effort d'ouverture va continuer, est-ce que l'augmentation des frais d'inscription va continuer, ce qui serait déjà moins souhaitable...?", a-t-il fait valoir.

Le nouveau directeur aura la difficile tâche de succéder à Richard Descoings qui a transformé Sciences-Po, notamment en ouvrant l'accès à des étudiants de ZEP ou en rallongeant la scolarité de trois à cinq années, dont une à l'étranger.

En attendant, "la vie académique continue", selon Peter Gumbel, avec les examens, les remises de diplômes et les admissions.  Globalement, Sciences-Po "fonctionne", selon Arnaud Bontemps, mais "tout a été mis un peu en sourdine en attendant une nouvelle direction". La Cour des comptes se penche quant à elle sur la gestion de l'établissement sous le règne de Descoings. Elle a déclenché fin 2011 un contrôle, mais a jugé "très prématurées" des conclusions révélées par Le Monde faisant état d'une mauvaise gestion avec notamment des avantages en nature indus comme la mise à disposition de logements ou des frais de déplacements trop élevés.