Retraites : les femmes oubliées

© MAXPPP
  • Copié
avec Fabien Cazeaux , modifié à
Les syndicats et la gauche dénoncent le sort réservé aux femmes dans la nouvelle réforme.

Les femmes, oubliées de la réforme des retraites. C'est en tous cas ce que dénoncent les syndicats. Souvent victimes de parcours professionnels en dents de scie, elles ont aujourd’hui du mal à atteindre un nombre suffisant d'annuités pour toucher une retraite à taux plein. La réforme ne devrait rien arranger.

D’abord parce que les femmes sont plus nombreuses à être fonctionnaires, puisque 60% des employés de la fonction publique sont de sexe féminin. Elles sont donc les premières concernées par la hausse des taux de cotisation dans le public, qui seront progressivement alignés sur le privé d'ici 10 ans.

"On aggrave les inégalités"

Autre mesure qui touche particulièrement les femmes : le relèvement des bornes d'âge de départ à la retraite à taux plein. Il faudra atteindre non plus 65 ans, mais 67 ans en 2018 pour partir avec une retraite à taux plein, même si on n'a pas assez cotisé. Une femme sur trois va jusqu'à cet âge limité aujourd'hui, parce qu'elles ont travaillé à temps partiel, eu des enfants et du coup pris des congés.

"C’est beaucoup plus compliqué pour les femmes de réunir suffisamment de trimestres", a abondé Benoît Hamon, le porte-parole du Parti socialiste, sur Europe 1. "On leur dit que la possibilité de partir à la retraite, ce sera 67 ans. On aggrave l’injustice et les inégalités entre les hommes et les femmes".

"Tout reste à faire"

"Il faut relever les manches dès demain pour construire une retraite différente pour les femmes à partir de la vie professionnelle", assène pour sa part Danielle Karniewicz, présidente de la Caisse nationale d'assurance vieillesse. "Tout reste à faire sur les différences de carrière, tout reste à faire pour l’égalité de salaires dans l’entreprise. Tout reste à faire pour la prise en compte par exemple de la prise en compte du temps partiel. Après une maternité il y a souvent du temps partiel qui pénalise bien sûr les femmes.

Seule avancée, applaudie par les associations familiales: la prise en compte des indemnités journalières versées lors d'un congé maternité, dans le calcul de la retraite. Cela représente à peine quelques mois, sur plus de quarante ans de vie active, relativisent les syndicats.