Quand La Poste paie la laverie

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Douze facteurs ont obtenus un dédommagement pour les frais d’entretien de leur tenue.

Les facteurs ont gagné. La Poste va devoir payer. La Cour d’appel de Toulouse vient de donner raison à douze postiers qui réclamaient, depuis 2008, que les frais d’entretien de leur tenue soient dédommagés, révèle Le Parisien de vendredi. Chaque semaine, les postiers doivent, en effet, nettoyer ou faire nettoyer leur blouson, leur polaire, leur coupe-vent, leur casquette et leur pantalon.

115 millions d'arriérés

C’est désormais La Poste qui financera ces frais d’entretien en versant la somme de cinq euros par semaine, par postier avec un arriéré de cinq ans, selon Thomas Barba, délégué syndical CFTC à Albi et initiateur de l'action en justice. Onze factrices et un facteur tarnais vont donc recevoir des arriérés d'indemnisation qui pourraient, selon le délégué syndical être également réclamés par les quelque 100.000 postiers français. Au total, la Poste pourrait avoir à débourser 115 millions d’euros d’arriérés pendant cinq ans.

Mais pour Me Bruno Serizay, avocat de La Poste, "il y a une ambiguïté dans l'arrêt", et c'est selon lui la somme de 5 euros par mois qui doit être retenue. En outre, cette évaluation des frais d'entretien reste "exagérée", affirme-t-il, d'autant que "contrairement à ce qu'estime la cour, La Poste n'impose pas à ses agents une tenue de travail".

Un pin's suffit

"Elle les invite à porter un signe distinctif" afin d'être immédiatement reconnus comme postiers, notamment lorsqu'ils doivent entrer au domicile des personnes âgées. Ce signe distinctif peut être par exemple uniquement une casquette, un pin's, un blouson.

Pour cela, chaque facteur dispose chaque année d'une dotation d'environ 139 euros, qui lui permet de choisir dans un catalogue de vêtements de la Poste (signés Armor Lux) les articles qu'il souhaite, "sans aucune contrainte": casquette, béret, chemise, débardeur, passe-montagne, etc., a précisé la direction.

Les plaignants réclamaient aussi que soient comptabilisées, au titre du temps effectif de travail, les trois minutes nécessaires pour s’habiller et les trois autres minutes nécessaires pour se déshabiller. Une demande qui a été refusée par la Cour d’appel de Toulouse.