Prison ferme pour les pompiers bizuteurs

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avec Brigitte Rénaldi , modifié à
Le tribunal a condamné plus lourdement les deux "meneurs" que les trois "suiveurs".

Sur les cinq pompiers jugés mardi par le tribunal correctionnel de Draguignan pour avoir brûlé un collègue lors d’une séance de bizutage, deux ont été condamnés lourdement. Au-delà des réquisitions du ministère public, ces "meneurs" ont écopé de 12 et 6 mois de prison ferme.

Les trois autres pompiers, présentés comme des "suiveurs" dans cette affaire par le substitut du procureur, ont été condamnés à des peines de prison avec sursis. Ils devront également indemniser leur victime.

"Je n'ai pas réfléchi"

Dans la nuit du 4 au 5 juillet 2009, les sapeurs de la caserne de Callas, dans le Var, avaient fêté le diplôme d’un jeune pompier volontaire. Une victime qui avait été tirée de son lit, déshabillée, enduite de cirage et d’un produit désinfectant. Avant qu’un pompier n’allume un briquet à proximité de ses parties intimes. Le jeune pompier, âgé de 27 ans, avait été grièvement brûlé. Traumatisé, il avait attendu une semaine avant de porter plainte.

"On voulait juste brûler quelques poils. On a l'habitude. On l'a déjà fait", ont tenté de se justifier les cinq prévenus. "Je n'ai pas réfléchi, je ne voulais pas le brûler", a assuré celui qui est soupçonné d'avoir tenu le briquet. "Faut vraiment être con pour faire ça", a rétorqué le président du tribunal, lors de l’audience.

Les condamnés vont faire appel

"Nous allons vraisemblablement faire appel. La décision est hallucinante, sans commune mesure avec les faits reprochés, on a jugé ces jeunes gens comme des multirécidivistes", a dénoncé leur avocat, Me Lionel Escoffier. Les pompiers condamnés, déjà suspendus, ont, pour certains été interdits d'exercer leur profession temporairement. Ils pourraient être définitivement exclus par leur hiérarchie.