Perpétuité pour Jean-Guy Horn

Jean-Guy Horn était jugé devant les assises de Beauvais
Jean-Guy Horn était jugé devant les assises de Beauvais © MAXPPP
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Il était jugé pour le meurtre de sa femme, là où il avait déjà tué sa première épouse.

Jean-Guy Horn a été condamné mardi soir à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans par les assises de l'Oise. Cet homme de 45 ans était jugé par les assises de l'Oise pour avoir tué en 2007 sa compagne à coups de couteau, alors qu'il avait déjà été condamné pour le meurtre d'une précédente concubine. Il a également été condamné à 10 ans d'interdiction de droits civils, civique et de famille.

Martine Bouillon, l'avocate générale, avait qualifié Jean-Guy Horn de "tueur en série".Elle avait estimé que l'accusé, renvoyé devant les assises pour "assassinat en état de récidive légale", avait "préparé, piloté d'un bout à l'autre" son geste. "On sait que si demain il ressort, il va recommencer", a-t-elle lancé.

Le 3 août 2007, Sandrine Bonnard, 38 ans, était retrouvée morte, atteinte de douze coups de couteau, le visage tuméfié. Son compagnon Jean-Guy Horn était inconscient à ses côtés, sur le lit, dans leur maison de la petite commune de Ravenel dans l'Oise. Une lettre d'adieu rédigée par Horn avait été retrouvée sur place, mais on ignore quand elle a été rédigée.

En 1997, l'accusé avait déjà été condamné à 10 ans de réclusion criminelle pour le meurtre par balles d'une de ses précédentes compagnes deux ans plus tôt. Les deux crimes, survenus à douze années d'intervalle, présentent de nombreuses similitudes : alcool et médicaments, des faits d'une très grande violence à l'encontre de femmes rencontrées dans un milieu hospitalier, après une séparation.

A chaque fois, Jean-Guy Horn a affirmé avoir agi à la demande de ses victimes, et dit avoir eu l'intention de mettre fin à ses jours. "Un leurre", selon l'avocate générale, soulignant qu'il avait ingéré des médicaments, mais à une dose non létale. "Je ne sais pas ce qui fait que je l'ai tuée, je ne sais pas ce qui c'est passé en moi", a déclaré l'accusé, visage rond, incapable de s'expliquer davantage.

Selon un psychiatre qui l'a examiné, Jean-Guy Horn est "incapable de penser la violence", et "se présente comme passif et dominé par les femmes". Le médecin a mis en relation les passages à l'acte de Jean-Guy Horn notamment avec le fait qu'il ait assisté dans son enfance à une tentative de suicide de sa mère, qui comme ses compagnes, présentait un profil dépressif et alcoolique. Estimant que le discernement de l'accusé pouvait être altéré, le psychiatre a jugé que la répétition de ces actes criminels était "extrêmement préoccupante" et a livré un pronostic "réservé" quant à la réadaptation sociale de Jean-Guy Horn, sans sevrage alcoolique.