Noriega devant la justice française

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
L’ex-dictateur du Panama est jugé à partir de lundi pour blanchiment d’argent du trafic de drogue.

Manuel Noriega, extradé vers le France début avril après 18 ans de prison aux Etats-Unis, est jugé depuis lundi après-midi pour blanchiment du produit du trafic de drogue. L'ancien dictateur du Panama encourt dix ans de prison, la peine déjà prononcée par défaut en 1999 par ce même tribunal correctionnel de Paris pour ce même dossier. Il est rejugé à sa demande.

Homme fort du Panama durant la décennie 1980, le général Noriega, qui fut un temps agent de la CIA, est soupçonné d'avoir abrité en France à la fin des années 1980 1,5 million d'euros sur des comptes bancaires. Il aurait acquis avec de l'argent sale trois logements de luxe à Paris situés Quai d'Orsay, quai de Grenelle et rue de l'Université. Sa femme Felicidad, condamnée aussi par défaut à dix ans de prison en 1999, détenait elle trois millions d'euros en France.

Le Panama veut son extradition

Ses avocats, dont Olivier Metzner, entendent soutenir que Manuel Noriega doit bénéficier de l'immunité accordée aux chefs d'Etats, même si elle ne concerne que ceux qui sont en exercice. La défense a aussi avancé dans le passé qu'il devait être considéré comme prisonnier de guerre aux Etats-Unis et devait donc rentrer en priorité dans son pays. Le Panama a déposé une demande d'extradition pour d'autres affaires. Maître Metzner estime aussi que les faits sont prescrits, trop anciens pour être jugés.

Mais des enquêtes américaine et française ont établi que l'ex-dictateur avait transformé son pays, dans les années 1980, en plateforme de distribution mondiale de la cocaïne produite par les cartels colombiens, auxquels il aurait été allié. Le dossier s'appuie sur les dépositions devant la justice américaine de plusieurs trafiquants de drogue, que Manuel Noriega conteste, car elles ont été selon lui suscitées par les autorités américaines pour le compromettre.