Neyret témoignera en personne

Michel Neyret sera entendu comme témoin mercredi lors du procès en appel de Bernard Favergon.
Michel Neyret sera entendu comme témoin mercredi lors du procès en appel de Bernard Favergon. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Témoin dans une affaire de séquestration, il est attendu jeudi devant les assises de la Loire.

Il aurait pu être entendu via une visioconférence pour des raisons de sécurité. Finalement, l'ex-numéro 2 de la Police judiciaire lyonnaise témoignera en personne jeudi matin, devant les assises de la Loire. Michel Neyret, écroué à la prison parisienne de la Santé, est cité comme témoin dans une affaire de vol à mains armées jugé en appel. 

La décision a été prise mercredi par la cour de Saint-Etienne. "Il sera là. La cour a suivi la demande des avocats de la défense, Me Dupont-Moretti et Herzog, alors que le parquet s'y était opposé", pour des questions de coûts, a expliqué le procureur de la République, Jean-Daniel Regnauld. Les avocats jugeaient que d'entendre le numéro 2 de la PJ en visioconférence "c’est un peu fort". "De sérieuses questions se posent, des scellés ont été fermés curieusement, des PV de filature semblent raturés. Oui nous avons des doutes sur cette enquête", avaient-ils plaidé.

"Il faudra qu'il vienne en voiture" depuis la prison de la Santé et on est en disposition de l'amener pour 9h" devant la cour d'assises, a précisé le parquet.

Cité à la barre en août

En 2003, Michel Neyret, alors patron de la brigade de recherches et d’intervention (BRI) de Lyon avait arrêté Bernard Favergon. Ce dernier, âgé de 50 ans, est soupçonné d’avoir séquestré un banquier suisse, avant de lui faire ouvrir ses coffres, en 2002. "Michel Neyret n'était pas le directeur d'enquête de cette affaire" de braquage avec prise d'otage en Suisse en 2003, "il a juste participé à des filatures en tant que chef à l'époque de la BRI de Lyon", a fait valoir le procureur.

Le "grand flic" lyonnais, soupçonné de trafic d’influence et trafic de stupéfiants, avait témoigné en 2006, au premier procès de Bernard Favergon bien avant ses propres déboires judiciaires. Ce dernier avait alors écopé de 20 ans de prison.

Pour ce procès en appel, Michel Neyret a été cité à la barre par le parquet général en août. Un des braqueurs présumés interpellés accuse un fonctionnaire de police, décédé depuis, d'avoir signé un procès-verbal à sa place, lançant une procédure pour "faux et usage de faux".

Le témoignage de Michel Neyret est très attendu, notamment par la presse. L’ancien commissaire n’a en effet pas été vu depuis son arrestation en septembre par l’Inspection Générale de Services. Il a été mis en examen et écroué le 3 octobre notamment pour corruption. Il avait jusqu'alors l'image d'un "grand flic" à l'ancienne, très respecté, ayant notamment résolu de nombreuses affaires de braquages et le démantèlement de puissantes filières internationales de drogue.