Mediator : l'Etat "était au courant"

© MAX PPP
  • Copié
avec Walid Berrissoul , modifié à
Pour Jean, qui a pris du Mediator, "personne ne savait résister aux laboratoires Servier".

Ce n’est qu’en 2009 que l’Etat français a décidé de retirer du marché le Mediator, un médicament antidiabétique aussi utilisé comme coupe-faim. Pourtant, Jean, qui a pris du Mediator entre 1990 et 1999, en est certain : "c’est évident que le gouvernement était au courant" des risques présentés par ce médicament, interdit déjà dans plusieurs autres pays et qui aurait fait l’objet d’alerte en France dès 1998.

Dans une pharmacie en 1997 ou 1998

"Je me rappelle un jour, en Touraine, j’étais allé dans une pharmacie en 1997 ou 1998 faire renouveler mon ordonnance et le pharmacien m’avait dit : ‘du Mediator ?’ Et je me demandais pourquoi il me parlait sur ce ton...", raconte Jean, au micro d’Europe 1.

"Je ne l’ai compris que dix ans après malheureusement" :

Pour lui, "si les médecins sont au courant, c’est qu’ils communiquent entre eux au niveau syndicat, qu’ils ont des revues libres et indépendantes".

"Personne ne savait résister à Servier"

Et si les pouvoirs publics français ont mis plus de temps que d’autres pays européens à réagir, c’est parce que "personne ne savait résister aux laboratoires Servier", les fabricants du Mediator, estime ce patient.

Une première étude rendue publique le 16 novembre dernier chiffrait à au moins 500 le nombre de décès attribuables au Mediator. Une nouvelle étude, faite sur plus long terme, estime désormais que ce médicament aurait causé le décès de 1.000 à 2.000 personnes.