Mediator : Servier prend du recul

Le président des laboratoires Servier a décidé de quitter la présidence du "G5" des laboratoires français.
Le président des laboratoires Servier a décidé de quitter la présidence du "G5" des laboratoires français. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Il quitte la présidence du "G5" des labos français pour se consacrer à la défense de son groupe.

Pris dans la tourmente de l'affaire Mediator, Jacques Servier prend du recul. Le président des laboratoires Servier a décidé de quitter la présidence du "G5", qui rassemble cinq des principaux groupes pharmaceutiques français, "pour se consacrer essentiellement à la défense de son groupe", a annoncé l'organisation mardi.

Le groupe Servier reste toutefois membre de cette organisation, qui regroupe également Ipsen, Pierre Fabre, Sanofi-Aventis et le Laboratoire français de fractionnement et des biotechnologies (LFB). Le président d'Ipsen Marc de Garidel a été élu pour remplacer Jacques Servier comme président du G5.

"Une décision pas du tout étonnante"

Les membres du G5 rappellent par ailleurs leur volonté de "servir au mieux le malade par l’innovation, la juste prescription et le suivi de tous leurs médicaments" et de "développer avec les professionnels de santé et les autorités (...) des relations qui participent à la sécurité sanitaire et à la confiance des patients".

Pour Irène Frachon, médecin-pneumologue au CHU de Brest qui a été la première à dénoncer le scandale du Médiator, la décision de Jacques Servier "n'est pas du tout étonnante dans ce contexte". "On n'imagine pas qu'avec une telle affaire à gérer en ce moment, ce groupe puisse décemment garder la direction représentant l'industrie pharmaceutique française", a-t-elle confié à Europe 1.

Plusieurs centaines de décès

Commercialisé en France de 1975 à 2009, le Mediator, médicament de Servier pour diabétiques en surpoids largement détourné comme coupe-faim, est accusé d'avoir causé de 500 à 2.000 décès en France.

Les laboratoires Servier se sont dits lundi "prêts à participer à la mise en oeuvre d'un fonds d'indemnisation" des victimes du Mediator, tout en confirmant que cette décision ne "remet(tait) pas en cause la défense de leurs droits dans le cadre des procédures pénales et civiles en cours ou à venir".