Marché immobilier, où en est-on ?

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MLC avec agences et Mélanie Taravant
Hausse des prix et des taux d'intérêt mais baisse des transactions, le marché évite la "bulle".

L'information ne fait presque plus tiquer : les prix des logements anciens ont augmenté au premier semestre 2011 et dans leur sillage, les taux d'intérêt. Pour autant, le marché immobilier réussit à éviter la formation d'une "bulle". Alors, où en est-on sur le marché du logement ? Europe1.fr fait le point.

Record encore battu à Paris

Des prix en hausse. +7,4% sur un an au premier semestre 2011. C'est la hausse moyenne qu'ont connu les prix des logements anciens dans l'Hexagone, selon le réseau d'agences immobilières Century 21. Le prix moyen du mètre carré a atteint 2.693 euros, avec un pic record à 8.344 euros à Paris. Et pour la première fois, le prix moyen des transactions a franchi le cap symbolique des 200.000 euros en métropole.

Mais toutes les régions ne sont pas soumises à un tel rythme. Six d'entre elles ont même vu les prix baisser ces 12 derniers mois : l'Alsace, l'Aquitaine, l'Auvergne, la Bourgogne, le Limousin et le Nord-Picardie.

Des taux d'intérêt qui grimpent. La remontée des taux d'intérêt n'en finit plus. Ils s'établissent désormais en moyenne à 3,86% au mois de juin, contre 3,82% en avril. Un niveau semblable à celui de septembre 2009 ou de l'été 2006. La durée moyenne de ces prêts raccourcit d'un mois à 210 mois en juin, au lieu de 211 en mai.

Moins de dossiers finançables

Conséquence de ce renchérissement du crédit, des dossiers qui auraient pu être acceptés il y a quelques mois encore ne le sont plus, par un simple effet mathématique. Selon le courtier Empruntis.com, "sur 100 dossiers de crédits immobiliers qui étaient finançables en décembre 2010, 15 ne le sont plus aujourd'hui".

Désormais avec une mensualité de 1.000 euros sur 25 ans et pas d'apport, un acquéreur peut acheter 23 m² à Paris, contre 52 m² en 2000, selon Meilleurtaux.com.

Des jeunes mis à l'écart. Pas facile dans ces conditions d'acheter un logement, quand on est jeune et sans beaucoup de moyens. La part des moins de 30 ans parmi les acquéreurs a chuté de 10% en métropole, de 20% en Ile-de-France et même de 25% à Paris, selon Century 21.

Pour les moins de 40 ans, la part a baissé de 15%.

De nouveaux acheteurs. Alors que le plus jeunes sont donc les laissés-pour-compte de cette situation, les ouvriers et les employés eux semblent tirer leur épingle du jeu. Ils choisissent d'investir leurs économies dans l'immobilier. Ces nouveaux petits propriétaires mettent en location leur achat - entre 70 et 100.000 euros en général - pour financer un futur logement, dans lequel ils habiteront cette fois.

Des acheteurs un peu plus âgés choisissent cette solution pour s'assurer une rente mensuelle ou un petit complément de retraite. Un profil qui a doublé en 10 ans.

"Le marché s'autorégule"

Moins de transactions. C'est peut-être le seul point positif de ces chiffres. Le nombre de vente a baissé de 7,1% sur un an, selon Century 21. Une tendance qui a permis d'éviter la formation d'une "bulle" immobilière puisque "le marché s'autorégule", estime le président de Century 21. Concrètement, "partout où les prix ont augmenté de plus de 3%, l'activité est en repli", explique-t-il.

La mobilité professionnelle grippée. Sept salariés français sur 10 refuseraient une opportunité professionnelle si elle les obligeait à augmenter leurs dépenses de logement, selon une étude du Crédoc. Sur les 4,6 millions d'inscrits à Pôle Emploi, 500.000 auraient ainsi renoncé à un poste ces cinq dernières années pour ne pas avoir à payer un surcoût en matière de logement.