Calme et maître de lui, souriant, veston boutonné, très diplomate dans son attitude, Dominique de Villepin règle la hauteur des micros, avant de s'exprimer avec détermination :
- "Non, monsieur le Président, quand je réunis Jean-Louis Gergorin et le général Rondot dans mon bureau, il n'a jamais été question du nom de Nicolas Sarkozy en liaison avec un système de corruption ;
- "Non, je ne croyais pas utile, à ce stade, de communiquer des éléments non vérifiés à Nicolas Sarkozy ;
- "Non, je n'ai jamais été informé du caractère frauduleux de ces listings ;
- "Non, je ne cherche pas à couvrir Jacques Chirac, mais je n'ai jamais donné l'ordre à Gergorin, sur instruction du président de la République, de balancer Nicolas Sarkozy à la justice, comme cela est écrit dans le dossier.
C'est simple, carré, la défense de Dominique de Villepin est cohérente : Gergorin ment, Lahoud ment et Rondot se trompe. Pour tenter d'apporter un peu de contradiction, le président du tribunal appelle finalement Gergorin à la barre.
- "Vous avec entendu les dénégations de Monsieur Villepin ?"
- "Oui", répond l'ancien vice-président d'EADS, "je peux comprendre la position de loyauté de Monsieur Villepin, v is-à-vis du président Chirac, mais je maintiens ma position".