Le boom du bac pro

Plus d'un quart des candidats au baccalauréat tenteront de décrocher un bac pro.
Plus d'un quart des candidats au baccalauréat tenteront de décrocher un bac pro. © MAXPPP
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avec Emilie Denêtre et Laure Dautriche , modifié à
171.702 candidats postuleront à un bac pro en 2011, soit une hausse de 36% par rapport à 2010.

C’est l’une des grandes tendances du cru 2011 du baccalauréat. La filière professionnelle, longtemps boudée, est cette année en plein expansion. 26 % des 654.458 candidats, soit 171.702 lycéens, tenteront de décrocher un bac pro à partir de la semaine prochaine. Un chiffre en hausse de 36,43% par rapport à 2010, soit 45.000 candidats supplémentaires environ. Pour la première fois cette année, la filière professionnelle a dépassé la filière technologique, en baisse elle de 4,85%.

"Entrer plus rapidement sur le marché de l'emploi"

Plusieurs facteurs expliquent cette nouvelle donne. Dénigrée pendant plusieurs années, la filière professionnelle est désormais perçue comme la plus efficace pour trouver rapidement du travail, et donc de gagner de l’argent. "Au moment de l’orientation, les jeunes qui ont envie d’avoir une filière courte et d’entrer plus rapidement sur le marché de l’emploi choisissent le bac pro", a affirmé mercredi sur Europe 1 Nadine Morano, la ministre de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle.

Les élèves ont bien compris les avantages de cette orientation. "On est un groupe de jeunes qui n’a pas peur du chômage", sourit ainsi Quentin, candidat au tout premier bac "poissonnerie-écailler-traiteur", interrogé par Europe 1. "Pendant que mes copains galèrent sur les bancs de la fac, moi je me vois bien ouvrir ma poissonnerie", embraye l’un de ses camarades.

"On n'a pas peur du chômage" :

"Une petite révolution"

L’expansion du bac pro s’explique aussi par une volonté politique. "Nous faisons accéder plus d'élèves - qui autrefois se seraient arrêtés au bout de deux années d'études - au bac professionnel que par le passé", s'est félicité mardi Jean-Michel Blanquer, directeur général de l'enseignement scolaire (Dgesco). La réforme du "bac pro représente pour cette année une petite révolution quantitative (mais aussi) qualitative, parce que c'est l'illustration de l'égalité des trois voies qui se traduit notamment par le fait que les trois voies durent trois ans", a-t-il prévenu.

Et c’est aussi le bac dans son ensemble qui profite du boom du bac pro. En 2001, pour la première fois, la proportion de bacheliers dans une classe d’âge pourrait dépasser les 66%. Un chiffre historique.