Le Mediator dénoncé dès 1977

Les laboratoires Servier ont été récemment mis en cause pour le Protelos, prescrit contre l'ostéporose depuis 2004.
Les laboratoires Servier ont été récemment mis en cause pour le Protelos, prescrit contre l'ostéporose depuis 2004. © MAXPPP
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Assiya Hamza , modifié à
Une revue spécialisée avait alors prévenu des effets potentiels de ce coupe-faim.

Les révélations sur le Mediator n'en finissent plus. En 1977, la revue du Syndicat de la médecine générale, "Pratiques ou les cahiers de la médecine utopique", expliquait que la molécule était loin d'être un banal antidiabétique mais un véritable coupe-faim, rapporte Le Nouvel Observateur.

"Pourquoi Servier ne nous dit-il pas que son Mediator est, sur le plan chimique, un dérivé de l’amphétamine et un dérivé d’un autre produit de son laboratoire, l’anorexigène Pondéral ?",  peut-on lire dans cet article de trois pages cité par le site Internet de l'hebdomadaire.

L'analyse de la revue spécialisée ne s'arrête pas là. Les conséquences sanitaires d'un mauvais suivi étaient également pointées du doigt par le rédacteur de l'article.

"Pour un  produit à vocation internationale qui se veut être prescrit des années en continu, écrit-il, il est indispensable que les prescripteurs soient prévenus de ce tout petit détail [le Mediator est une amphétamine et un coupe-faim : NDLR]. Pour mieux surveiller les réactions des malades par exemple. Les laboratoires Servier sont trop expérimentés en matière de lancement de produit pour ne pas y avoir pensé.  Alors… dissimulation volontaire ?"

Des révélations embarrassantes

Trente cinq ans après, les faits semblent abonder dans ce sens. Il y a quelques jours, les quotidiens Libération et Le Figaro ont révélé des témoignages attestant que le groupe pharmaceutique avait menti sur la nature de ce médicament dès sa mise sur le marché, en 1973.

Alors qu'un fonds d'indemnisation pour les victimes a été récemment ouvert, l'affaire du Mediator devrait prendre un tournant judiciaire. Les laboratoires Servier pourraient être prochainement mis en examen par les juges en charge du dossier.