La Pentecôte, jour férié ou travaillé ?

Le lundi de Pentecôte travaillé n'aura duré que trois ans, de 2005 à 2008.
Le lundi de Pentecôte travaillé n'aura duré que trois ans, de 2005 à 2008.
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avec Pascal Berthelot , modifié à
ZOOM - La Pentecôte, transformée en journée de solidarité, est à nouveau un jour férié.

Travaillerez-vous lundi ? Le statut du jour de la Pentecôte, un temps férié, puis transformé en journée de solidarité, a subi de nombreux changements en quelques années et se retrouve à nouveau férié. Le lundi de Pentecôte travaillé, une idée de Jean-Pierre Raffarin quand il était Premier ministre, n'aura duré en tout que trois ans, de 2005 à 2008.

A l'époque, Jean-Pierre Raffarin voulait faire de ce lundi une journée de solidarité pour les personnes âgées, après la canicule de l'été 2003, qui avait fait 15.000 victimes. Mais devant la cacophonie et la désorganisation, le gouvernement de François Fillon a rétabli la Pentecôte fériée. Chaque entreprise et chaque administration suivaient en effet la règle à sa façon.

Une taxe sur la masse salariale

Mais la journée de solidarité n'a toutefois pas été supprimée : chaque salarié doit toujours donner une journée de travail pour laquelle il n'est pas payée, mais ce jour n'est pas forcément le lundi de Pentecôte. Le système fonctionne sous forme de taxe, chaque entreprise devant verser chaque année 0,3% de sa masse salariale, ce qui correspond à une journée de travail de l'ensemble de ses salariés.

Chaque entreprise peut ensuite décider de demander à ses salariés de venir travailler, sans rémunération, ce jour-là ou un autre jour. Certaines entreprises, comme Total, paient même la taxe sans demander aucune journée de travail en contrepartie.

2,3 milliards d'euros par an

Lundi, un salarié sur cinq sera donc au travail, soit à peine plus que pour un jour férié normal. Car la plupart des entreprises appliquent la loi, mais ne font pas travailler leurs salariés ce lundi, les obligeant à prendre une journée de RTT, voire une journée de congés. 

Le dispositif permet de récolter 2,3 milliards d'euros chaque année, une somme destinée à financer la dépendance. Une Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie a été créée spécifiquement pour reverser, en théorie, cet argent aux établissements accueillant des personnes âgées ou handicapées ou aux services d'aide à domicile. 

Sauf qu'en réalité, selon un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales, une partie de la somme est utilisée par l'Etat et la Sécurité sociale pour faire des économies.